Economie

Faudra-t-il montrer son pass sanitaire dès ce soir à minuit pour entrer dans un café bruxellois ?

Ce soir à minuit, le pass sanitaire entre en vigueur à Bruxelles. Pour aller boire un verre, au restaurant, à la salle de sport ou encore au cinéma, il faudra donc montrer patte blanche à l’entrée. Une nouvelle accueillie avec réserve dans le secteur Horeca. « Depuis la réouverture de l’Horeca, on a été mangé à toutes les sauces : masques, distanciation sociale, etc. C’est finalement une énième mesure à laquelle on va devoir s’adapter », analyse Paul de Béthune, propriétaire du Café Belga à Ixelles.

Officiellement, le pass sanitaire entre en vigueur ce jeudi soir à minuit. Les clients présents à 23h59 devront-ils sortir le pass aux douze coups de minuit ? « Non. Pour nous, ce sera mis en pratique à partir de demain (vendredi). Dans les faits, la terrasse du café sera ouverte jusque 22 heures. Après cette heure-là, nous ne servirons plus qu’à l’intérieur, avec présentation du pass sanitaire pour pouvoir rentrer », détaille-t-il. « Il est clair que nous allons continuer à faire très attention. Le Café Belga est très exposé, tout écart se verrait très vite. »

Avec à la clé des sanctions très sévères, comme il le rappelle. « Les sanctions, en cas de contrôle et d’infraction, c’est 2 500 euros d’amende pour nous et 500 euros pour le client. » Les établissements n’ont toutefois pas reçu plus de précisions concernant la mise en pratique. « On doit se débrouiller pour faire respecter la règle, mais sans plus d’informations de la part des autorités », déplore-t-il.

Compter sur la bonne volonté des gens

Du côté de la Fédération Horeca Bruxelles, on confirme le climat d’incertitude qui règne pour le moment. « Il y a de l’inquiétude, pas mal de restaurateurs n’y sont pas favorables, mais la décision a été prise et nous n’avons pas d’autre choix que de nous y plier », glisse Hubert de Bellefroid, restaurateur et administrateur de la FHB.

Si les professionnels du secteur vont faire le maximum pour s’adapter à ce nouveau cadre, Hubert de Bellefroid rappelle l’importance pour les clients de se comporter de manière responsable. « Il faudra aussi compter sur la bonne volonté des gens : la nouvelle a été annoncée, elle sera rappelée, il n’y aura pas de surprise à ce niveau-là. »

Avec l’introduction du pass sanitaire, la charge de travail pour les acteurs de l’Horeca sera un peu plus lourde encore. « Sur deux ans, nous avons cumulé dix mois de fermeture. Je ne pense donc pas que les finances des établissements permettront d’engager une personne en plus, postée à l’entrée, et qui se chargera uniquement de contrôler les pass sanitaires. Et puis, nous ne sommes pas la police : nous n’avons pas mandat pour contrôler l’identité de chacun. Nous pouvons uniquement exiger du client le pass sanitaire. » Un système à l’italienne aurait été, estime notre interlocuteur, préférable. « En cas de contrôle, ce sont les personnes en infraction qui sont pénalisées, et non l’établissement. »

L’administrateur estime également que les pass ne seront pas subitement exigés à minuit pile dès ce soir. « Il faut tout de même être logique : les changements devraient arriver pour les premiers services du matin ce 15 octobre. » Quoi qu’il en soit, le secteur est d’ores et déjà prêt à relever ce nouveau défi. « Le pass va poser des problèmes d’organisation à une majorité, mais nous comprenons l’objectif derrière la mesure. Après, encore une fois, c’est important que tout le monde joue le jeu. »