Economie

Ericsson perd des plumes en Bourse. Conséquences de la confrontation suédoise avec la Chine sur la 5G ?

Ericsson piquait un peu du nez ce mardi matin en Bourse et perdait un peu plus de 3,30 %, peu après avoir publié des résultats mitigés, plombés par les ventes enregistrées en Chine. Néanmoins, le cours du titre remontait la pente aux alentours de 11h15.

Le groupe voit pourtant son bénéfice net en hausse pour ce trimestre, atteignant 5,8 milliards de couronnes suédoises, soit 573 millions d’euros et dépasse les attentes de certains analystes.

Cependant, le chiffre d’affaires global recule de 2 % et les ventes organiques de 1 %.

5G, un marché porteur conflictuel

Ericsson fait partie des rares entreprises détentrices de la technologie 5G, avec Nokia, Huawei et ZTE. Le groupe est d’ailleurs numéro 2 mondial, derrière le géant chinois Huawei.

Le déploiement mondial du réseau est donc porteur pour le groupe suédois. Les boycotts et interdictions partielles de Huawei en Amérique du Nord et en Europe, dont la Suède, pourraient laisser croire que cela laisse de belles parts de marché pour les groupes européens Ericsson et Nokia. Cependant, comme nous le signifiait d’ailleurs Rémi de Montgolfier, General Manager d’Ericsson Belux, cette confrontation n’est pas forcément une bonne nouvelle. Car ce que le groupe peut gagner en Europe, il peut le perdre en Asie et particulièrement en Chine, qui représente un marché crucial.

« En raison de la réduction de notre part de marché en Chine continentale, nous allons redimensionner notre organisation de vente et de livraison dans le pays, à partir du 4e trimestre, ce qui ajoutera des frais de restructuration », prévient d’ailleurs le président et CEO d’Ericsson, Börje Ekholm.

Les ventes dans les secteurs réseaux et services numériques dans l’Empire du Milieu ont effectivement pris un coup dans l’aile et ont chuté de l’équivalent de 3,6 milliards de couronnes, ce qui fait chuter la croissance du groupe de 6 % pour cette région du monde.

Et souci pour la chaîne d’approvisionnement

« Si l’on exclut les ventes en Chine continentale, le chiffre d’affaires des services numériques a augmenté de 6 % au troisième trimestre par rapport à la même période de l’année dernière. Nous commençons à percevoir les premiers revenus des contrats 5G, ce qui stimule la croissance de nos activités de base (…). Grâce à l’augmentation du chiffre d’affaires combinée à une part plus importante des ventes de logiciels, nous nous attendons à ce que la rentabilité s’améliore progressivement et dépasse à terme notre objectif initial de marge », rassure cependant le dirigeant.

Si le CEO affiche une relative confiance dans l’équilibre entre marchés perdus en Chine et gagnés ailleurs, il relève tout de même également une autre inquiétude: celle à propos des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, « et ces problèmes continueront à poser un risque », glisse-t-il, sans donner plus de précisions. Probablement que la crise des semi-conducteurs, qui touche l’industrie électronique dans son ensemble, a également des répercussions sur le business d’Ericsson. Un dossier dans lequel la Chine, malgré son retard par rapport à Taïwan (qu’elle continue de revendiquer comme étant une partie de son territoire) compte bien peser dans les prochaines années…