Economie

La Bourse de New York hésitante à l’ouverture, mais le marché reste bien orienté

La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé jeudi, mais le marché restait bien orienté par les résultats d’entreprises et le discours modéré de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 14H00 GMT, le Dow Jones cédait 0,06 % à 36.134,58 points. L’indice Nasdaq, influencé par les valeurs technologiques, gagnait 0,54 % à 15.896,47 points et l’indice élargi S&P 500 prenait lui 0,30 % à 4.675,36 points.

Les trois indices restent sur quatre records consécutifs depuis vendredi dernier. Pour Art Hogan, de National Securities, les indices bénéficient de trois facteurs positifs, d’une part les bons résultats d’entreprises, l’amélioration des conditions macroéconomiques après un ralentissement à la fin de l’été, et la stratégie prudente de la Fed.

La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi qu’elle commencerait, dès novembre, à réduire ses achats d’actifs financiers initiés au début de la pandémie de Covid-19 pour soutenir l’économie.

Ce retrait sera graduel et étalé jusque mi-2022, et la Fed a indiqué qu’elle n’excluait pas de modifier cette trajectoire si la situation le justifiait. Le président de l’institution, Jerome Powell, a écarté la perspective d’une hausse des taux d’intérêts à court terme, le discours général étant considéré comme plus modéré qu’attendu.

Après s’être tendu et avoir franchi 1,60 % mercredi, le taux des emprunts d’Etat américains à dix ans refluait nettement jeudi, à 1,54 %.

« Les résultats continuent d’offrir du soutien » au marché, ont aussi souligné les analystes de Schwab, citant notamment Qualcomm, dont le chiffre d’affaires et le bénéfice sont tous deux ressortis nettement plus haut que prévu par les analystes.

Regain d’énergie

Pour Art Hogan, les indicateurs macroéconomiques récents témoignent d’un regain d’énergie de l’économie américain, qui avait marqué le pas depuis août. Le cabinet ADP a fait état mercredi de créations d’emplois très supérieures aux attentes en octobre, avant la publication, vendredi, des chiffres du département du Travail.

Ce dernier a annoncé jeudi que les inscriptions au chômage avaient reculé plus que prévu entre le 24 et le 30 octobre, pour s’inscrire à un niveau proche de celui de début mars 2020, avant le début de la crise sanitaire.

La grande majorité des entreprises ayant publié leurs résultats, « Washington devient plus important et va avoir davantage d’attention », a expliqué Art Hogan, en référence aux négociations au Congrès sur les deux plans budgétaires massifs du gouvernement Biden. S’ils étaient adoptés, ils offriraient à l’économie américaine un nouveau stimulus.

A la cote, Merck profitait (+1,34 %) de l’autorisation de mise sur le marché britannique de ses comprimés anti-Covid, premier traitement oral disponible dans le monde.

Son concurrent Moderna prenait le chemin opposé (-16,16 %), plombé par la révision à la baisse de sa prévision de chiffre d’affaires annuel tiré de son vaccin contre le coronavirus. IBM progressait légèrement (+0,58 %) alors que sa filiale Kyndryl va voler de ses propres ailes pour la premier fois jeudi en Bourse.

Le groupe informatique avait décidé de se scinder en deux pour isoler certains activités de maintenance et de conseil qui correspondent, pour l’essentiel, au modèle pré-cloud (informatique à distance), moins porteur que les autres métiers d’IBM. Le marché pardonnait à l’éditeur de jeux vidéos Take-Two Interactive (+4,35 %) d’avoir fait moins bien que prévu sur son chiffre d’affaires et son bénéfice, préférant se concentrer sur le relèvement des objectifs annuels par l’entreprise.

Son concurrent Electronic Arts (+3,67 %), qui a également publié ses résultats mercredi, bénéficiait aussi d’une hausse de ses prévisions. L’éditeur compte notamment sur la sortie prochaine de son nouveau jeu Battlefield 2042 pour réussir un bon parcours durant le trimestre en cours.