Economie

« Grosse surprise », « politique de sabotage de la N-VA » : le refus du permis pour la centrale au gaz de Vilvorde suscite de vives réactions

Le refus de la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) d’accorder un permis pour la construction d’une future centrale électrique au gaz à Vilvorde, dans le Brabant flamand, est une « grosse surprise », a réagi mardi soir Engie Electrabel, qui procédera à une analyse juridique lorsqu’elle aura reçu officiellement la décision de la ministre. « Nous venons d’apprendre, par la presse, que la ministre Demir rejetait la demande de permis. C’est pour nous une grosse surprise, étant donné que l’avis de la commission » régionale de permis environnementaux, émis le mois passé, « était favorable », a commenté Hellen Smeets, porte-parole du fournisseur d’énergie.

Engie Electrabel dit vouloir d’abord se pencher sur ce refus de Mme Demir avant d’envisager un éventuel recours.

« Surprenant » pour Tinne Van der Straeten

« La centrale flexible de Vilvorde avait reçu à deux reprises des avis favorables de sa propre administration flamande. Cela crée une incertitude juridique pour tous les projets industriels en Flandre », soutient la ministre écologiste. Selon la ministre fédérale de l’Énergie, des solutions existent au sein du Mécanisme de rémunération de capacité (CRM) en cas de problème avec les permis. « Le règlement du CRM prévoit également des solutions en cas de problème lié à la délivrance des permis. Nous examinerons cette question plus en détail dans les prochains jours », annonce-t-elle. « Après 20 ans de stagnation et de blocage, nous devons enfin aller de l’avant dans ce pays. Pour ce faire, la coopération est nécessaire.

De son côté, la présidente de Groen, Meyrem Almaci, a qualifié le refus de « dogmatique ». « C’est un nouveau, triste point culminant dans la politique de sabotage menée par la N-VA. Mme Demir joue avec la sécurité énergétique de tous les Belges », a réagi la cheffe des écologistes flamands. Le fournisseur d’énergie Engie-Electrabel souhaitait remplacer à Vilvorde une ancienne installation qui fournit actuellement moins de la moitié de la nouvelle capacité qui était projetée. Mais le permis environnemental nécessaire a fait l’objet d’un rejet. La procédure de recours se termine elle aussi par un avis négatif. L’émission de 107.000 kg d’ammoniac constitue un problème, estime le gouvernement flamand.

Pour Mme Almaci, le refus de permis décidé par la nationaliste flamande relève de « petits jeux politiques ». « Au niveau européen aussi, (la N-VA) tente de faire barrage aux ambitions » en matière environnementale, pointe la présidente de Groen. Alors que la stratégie européenne « Fit for 55 » prévoit pour l’ensemble de la Belgique un effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 47% pour 2030, le plan climat de la Flandre, dévoilé jeudi, vise une diminution de ses émissions limitée à 40%.

La N-VA et Mme Demir « jouent sur le dos de la sécurité énergétique de tous les Belges et du climat. Nous faisons de la politique pour trouver des solutions, pas pour faire barrage », a conclu la présidente de Groen.