Economie

Comment se construire un réseau de contacts efficace? « Cela commence sur les bancs de l’école »

« Il est très important de comprendre qu’on ne peut réussir qu’avec les autres. Bill Gates n’aurait rien pu faire sans Paul Allen ; Jean-Jacques Goldman aurait peut-être continué à vendre des articles de sport s’il n’avait pas rencontré son producteur », rappelle le formateur. « Qui on connait est aussi important que ce qu’on connait. A formation égale, les entreprises préfèrent d’ailleurs engager un candidat qui est déjà connu d’un de leurs employés plutôt qu’un anonyme ». Or, trop souvent, les gens commencent à s’intéresser à leur réseau de contacts, c’est-à-dire leur tissu relationnel, au moment où ils cherchent un emploi. « Mais c’est le moins bon moment pour le faire », déplore-t-il. « Dans ce contexte-là, les nouvelles relations que l’on tente de créer peuvent être forcées et intéressées, et ce n’est pas du tout ce que l’on recherche ».

Comment se créer un bon réseau de contacts?

Selon lui, un bon réseau de contacts doit se tissernaturellement au fil du temps. « Cela commence donc très tôt, sur les bancs de l’école primaire », explique Michel Seifert. « Pendant toute notre scolarité, on rencontre plein de gens sans même le vouloir. Les connaissances deviennent progressivement des amis et ces personnes-là, des années plus tard, nous donneront peut-être un coup de pouce qu’on n’attendait pas dans notre projet professionnel. »

Si l’école est donc un endroit propice pour tisser des liens, il est important d’éviter de rester dans un entre-soi. Le coach, qui a travaillé dans plusieurs grandes organisations, appelle à diversifier au maximum ses contacts. « Rester dans son milieu social, avec des personnes qui ont fait les mêmes études, est l’un des obstacles à un bon réseau relationnel. Les plus belles rencontres sont celles qu’on va faire en dehors de notre milieu. Il est important de rester ouvert et curieux de tout. » L’expert appelle donc à désacraliser les réseaux sociaux, qui ne serviraient selon lui qu’à entretenir les contacts déjà existants. « Sur les réseaux sociaux, les algorithmes nous poussent à rester dans un entre-soi, il faut donc à tout prix faire des rencontres dans la vraie vie. » Comment? En rencontrant les amis de nos amis, en participant à des activités sportives et culturelles, en s’engageant dans un mouvement de jeunesse ou en faisant du bénévolat. Se réunir autour d’une passion commune sans aucun lien avec notre projet professionnel permet de faire de nouvelles rencontres naturelles. Pour cette raison, Michel Seifert n’est pas un partisan des soirées networking. Selon lui, certaines de ces soirées recréent justement l’entre-soi que l’on cherche à éviter et, surtout, elles mettent en avant les plus extravertis. Or, il ne faut pas forcément être hyper extraverti pour se créer des contacts.

La clé d’un bon réseau n’est pas de multiplier les contacts, mais d’entretenir ses contacts. « Certains me disent qu’ils ont collecté plein de cartes de visites de gens intéressants ou qu’ils ont plein de contacts sur LinkedIn, mais quand je leur demande qui est qui, ils ne savent pas me répondre. Ces contacts-là ne servent à rien », souligne-t-il. Pour lui, il ne faut donc pas forcément être extraverti pour avoir un bon réseau. « Tous les jeunes sont timides par nature », sourit-il. « Mais cela ne les empêche pas de sympathiser avec les autres. Il n’y a qu’un seul cas où les gens ne seront vraiment pas en mesure d’entrer en contact avec les autres, c’est quand ils souffrent d’inhibition, mais c’est un trouble psychologique qui se soigne. » Plutôt que de chercher à se créer un énorme carnet d’adresses, il vaut donc mieux prendre soin des relations qu’on a déjà. Comment? En prenant des nouvelles régulièrement, en se faisant des sorties pour garder le contact. Bref, des petites choses qui sont à la portée de tous. « Mais, attention, si on n’en a pas envie, il ne faut pas se forcer à le faire. Si les choses ne sont pas faites par plaisir, ça ne marchera pas! »

Comment mobiliser ses contacts?

Une fois que l’on a défini son projet professionnel, il faut définir les compétences que l’on a et celles qui nous manquent. De qui a-t-on besoin pour combler nos lacunes? Une fois que l’on a identifié la personne qu’il nous faudrait, il ne reste plus qu’à mobiliser ses contacts pour la trouver. « Beaucoup de gens viennent en formation et me disent ‘je ne connais personne’. Mais quand on fait avec eux le tour de leurs contacts, on se rend compte qu’ils connaissent beaucoup de gens. Parfois, ils n’y pensent simplement pas d’eux-mêmes. Cela peut aller de son coiffeur aux membres d’un club de jeux de société. » L’Homme est un être de relations: chaque relation peut donc aboutir sur un « contact ». « Si vous parlez de votre projet professionnel à un ami, même s’il ne peut pas vous aider, peut-être que lui aura des contacts qu’il pourra vous présenter : ses parents, ses beaux-parents, ses collègues… Des opportunités peuvent avoir lieu à tout moment, en parlant du bon projet au bon moment et à la bonne personne. Le bouche-à-oreille fonctionne toujours du tonnerre. Il ne faut donc se fermer aucune porte. »

Si, vraiment, on ne trouve pas la personne qu’il nous faut dans ses différents cercles d’amis, il peut être approprié de s’inscrire sur des groupes d’entraide sur Facebook. En échange d’un service dans un domaine que l’on connait, on peut en demander un autre dans un que l’on ne connait pas. « Mais, encore une fois, ce sera plus efficace si ça finit par déboucher sur des rencontres en face à face », prévient le formateur.

En résumé, selon lui, « toutes les personnes que l’on rencontre dans notre vie sont importantes, à condition de prendre soin de ses relations ». « Un beau jour l’une de vos connaissances vous apportera complètement par hasard l’élan qu’il vous fallait pour vous transcender. »