Economie

Telecom Italia s’envole en Bourse, dopé par l’offre du fonds KKR. La spéculation tente-t-elle de profiter du plan de relance européen ?

Malgré des résultats publiés récemment dans le rouge au troisième trimestre, l’action de Telecom Italia (TIM) bondissait de plus de 25 % pour atteindre 0,44 euro, ce lundi, à l’ouverture de la Bourse de Milan. La raison ? L’action est galvanisée par l’intérêt manifesté par le fonds américain KKR pour racheter l’entreprise italienne.

Dimanche, Telecom Italia a justement convoqué un conseil d’administration extraordinaire pour en discuter selon une source proche du dossier, alors que Vivendi – principal actionnaire de TIM – dément avoir discuté avec des fonds.

Le fonds d’investissement américain KKR s’intéresse à l’ensemble du groupe de télécoms italien, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

Profiter des fonds européens du plan de relance ?

KKR possède déjà 37,5 % de FiberCop, en joint venture avec TIM et le fournisseur d’accès internet italien Fastweb, qui installe la fibre optique à travers toute l’Italie. Et c’est peut-être là l’intérêt pour le fonds américain.

Effectivement, racheter l’entreprise à prix bas alors que les investissements dans la fibre et la 5G devraient être fortement soutenus par la Commission européenne – via le plan de relance qui compte beaucoup sur la numérisation – pourrait s’avérer stratégiquement judicieux.

Le fonds britannique CVC Capital Partners a été également cité par la presse italienne comme acheteur potentiel, une information non confirmée par notre source.

Interrogé par l’AFP à ce sujet, un porte-parole de Vivendi a déclaré : « Vivendi dément fortement avoir eu des discussions avec des fonds, et plus spécifiquement avec CVC ».

Vivendi « est un investisseur de long terme dans Telecom Italia et l’a été depuis le début » et le groupe « réitère son désir et son souhait de travailler avec les autorités italiennes et les institutions publiques pour le succès de TIM à long terme », a ajouté le porte-parole de l’entreprise.

Bénéfice net… divisé par 3

Cette annonce intervient alors que l’opérateur italien a publié fin octobre un bénéfice net divisé par plus de trois, à 159 millions d’euros au troisième trimestre.

Le gouvernement italien pourrait avoir son mot à dire dans une potentielle acquisition en vertu du caractère stratégique de l’entreprise de télécoms.

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