Economie

Gazprom menace de couper le gaz à la Moldavie sous 48 heures, accentuant la précarité énergétique du pays

Le géant gazier russe Gazprom a menacé lundi la Moldavie d’interrompre ses livraisons de gaz sous 48 heures faute de paiement dans les temps, accentuant la pression sur ce petit pays en pleine crise énergétique en Europe.

« La date butoir pour le paiement est le (lundi) 22 novembre. Aujourd’hui, Gazprom, conformément aux termes du contrat, a informé la partie moldave que les livraisons de gaz à la Moldavie seraient interrompues sous 48 heures« , a déclaré un porte-parole de la compagnie, Sergueï Kuprianov, à la chaîne de télévision russe NTV. « Gazprom est profondément déçu par le fait que la Moldavie ne remplisse pas ses engagements contractuels« .

Fin octobre, la Moldavie et Gazprom avaient prolongé de cinq ans le contrat les liant, après plusieurs semaines d’âpres négociations. M. Kuprianov a affirmé lundi que Gazprom avait accepté de signer ce contrat à la condition que la Moldavie règle ses factures intégralement et dans les temps.

La Moldavie, pays de 2,6 millions d’habitants situé entre la Roumanie et l’Ukraine, s’approvisionne traditionnellement en gaz auprès de la Russie via la région séparatiste pro-russe de Transnistrie et l’Ukraine.

Mais des complications étaient apparues après l’augmentation par Gazprom de ses prix en octobre lors d’une extension pour un mois du contrat, une décision que le gouvernement moldave avait jugé « injustifiée et irréaliste » pour ce pays qui est l’un des plus pauvres d’Europe.

Menacé de pénuries, Chisinau avait instauré un état d’urgence qui lui a permis d’acheter du gaz à la Pologne, une première depuis son indépendance en 1991. Ancienne République soviétique, la Moldavie est divisée entre partisans d’un rapprochement avec Moscou et ceux voulant rejoindre l’Union européenne.

Des experts soutiennent que Moscou a augmenté ses tarifs pour punir Chisinau après l’élection en 2020 de la présidente pro-européenne Maïa Sandu.

De son côté, Moscou avait accusé Chisinau de retards de paiement et menacé de fermer le robinet si un nouveau contrat n’était pas signé. Le Kremlin avait nié toute volonté de pression géopolitique sur la Moldavie, soutenant qu’il s’agissait uniquement d’une affaire commerciale.

Ces pénuries en Moldavie sont survenues dans un contexte de flambée des prix du gaz en Europe que certains pays imputent en partie à Moscou.