Economie

La majorité des dirigeants du Bel 20 n’avait jamais été CEO auparavant

La onzième édition du baromètre international Route to the Top , publié par le cabinet Heidrick & Struggles, est publié. Le cabinet, spécialisé en Executive Search et Leadership Consulting , a analysé le profil de 1 095 CEOs des plus grandes entreprises cotées en bourse. Cette étude s’est également penchée pour la troisième fois consécutive sur les patrons du Bel 20.

Il en ressort que les dirigeants du Bel 20 figurent parmi les plus qualifiés et les plus fidèles à leur entreprise, alors que la majorité d’entre eux n’avaient jamais été CEOs auparavant.

Si 7 CEOs sur 10 (71 %) affichent une expérience dans une fonction de direction (comme celle deChief Financial Officer ou Chief Operating Officer), deux tiers sont directeurs généraux pour la première fois. Si ce type de responsables « ont pu prouver leur résilience, leur adaptabilité et leur agilité pendant la pandémie, ils ont certainement un ticket pour devenir CEO« , constate Marie-Hélène De Coster, partner-in-charge d’Heidrick & Struggles Bruxelles. « C’est très intéressant de voir ce genre de mouvement dans un monde en perpétuel changement et dans lequel il faut faire preuve d’habileté et de savoir-faire managérial, dans lequel il faut pouvoir plus rapidement se retourner.« 

Les CEOs du Bel 20 sont aussi ceux qui restent le plus longtemps en fonction, avec un mandat de plus de 11,1 ans en moyenne. La durée moyenne, au niveau global, n’est que de 6,6 années.

Une tendance qui pourrait peut-être s’expliquer par le rajeunissement des nominations en Belgique : près d’un patron sur deux du Bel 20 ont été nommés CEO avant leurs 45 ans. L’âge moyen pour être nommé CEO continue de diminuer dans notre pays. Il était de 47 ans il y a deux ans contre 46 ans aujourd’hui. L’âge moyen des CEOs actuels du Bel 20, lui, est de 57 ans.

Mais pourquoi donc faire confiance à des dirigeants quadragénaires et sans expériences de CEO ? Le niveau de qualification. Les leaders belges figurent parmi les plus formés du monde : 86 % d’entre eux ont décroché un diplôme du supérieur, alors que ce taux n’est que de 62 % au niveau global. Le seul pays où les CEO sont davantage qualifiés est la Finlande, avec un score de 92 %.

La diversité doucement en amélioration

Alors que l’édition 2020 du Route to the Top pointait un recul de la représentativité des femmes au poste de CEO, le rapport de 2021 démontre un retour à la situation de 2019, avant la crise sanitaire : 10 % de femmes occupent le poste de directrice générale d’une entreprise du Bel 20, soit deux dirigeantes. « Avec ce taux, la Belgique figure dans le peloton de tête du classement international, dont la moyenne est de 6 %« , analyse Marie-Hélène De Coster. Seules l’Irlande (14 %) et Singapour (11 %) font mieux que la Belgique.

Il est néanmoins à noter que depuis janvier 2020, une seule femme est à la tête d’une entreprise du Bel 20 : Ilham Kadri, qui dirige le groupe de chimie Solvay. Dominique Leroy, qui était à la tête de Proximus jusque septembre 2019, a été remplacée en janvier 2020 par Guillaume Boutin. Le taux en 2020 devrait donc être de 5 %.

Par ailleurs, un tiers de « nos CEOs » proviennent d’un autre secteur d’activité que celui dans lequel évolue l’entreprise qu’ils dirigent.

Enfin, le rapport 2021 décrypte le profil des CEOs nommés depuis le début de la crise sanitaire. « Après une brève pause dans les nominations de CEOs et un retour aux candidats ayant un passé plus ‘classique’, de nombreuses entreprises font à nouveau confiance à des dirigeants ayant un éventail plus large d’expériences » , relève Marie Hélène De Coster . « De même, les progrès en matière d’équité entre les sexes ont fait un bond en avant après la ‘pause’ de l’année dernière : la part des femmes nommées à des postes de CEO était tombée, à l’échelle internationale, à 6 % au second semestre de 2020. Elle est remontée à 13 % au premier semestre de 2021. »