Economie

Les Britanniques manqueront-ils de champagne à Noël ?

Le secteur des vins et spiritueux Outre-Manche s’inquiète de la pénurie de chauffeurs routiers qui sévit dans le pays, appelant le gouvernement à agir pour éviter des rayons vides pendant les fêtes.

Le gouvernement doit « prendre des mesures urgentes », réclame mercredi dans un communiqué l’association sectorielle WSTA, expliquant que « la hausse des coûts et le chaos de la chaîne d’approvisionnement retardent les livraisons de vins et spiritueux » et que les importations prennent actuellement « jusqu’à cinq fois plus de temps qu’il y a un an ».

Dans une lettre signée par 49 entreprises du secteur, dont les branches locales de Moët Hennessy et Pernod Ricard, l’association de vins et spiritueux appelle le ministre des Transports Grant Shapps à agir « avant la période de Noël ».

Des commandes qui étaient autrefois expédiées en deux à trois jours « connaissent aujourd’hui des délais de traitement de 15 jours » et les coûts des transporteurs « ont augmenté d’environ 7 % », poursuit l’association, alors que les chauffeurs, courtisés par les entreprises de transport, voient leurs rémunérations progresser.

Crise de la chaîne d’approvisionnement

Le pays fait face à une crise des chaines d’approvisionnement alimentée notamment par un manque de chauffeurs routiers. Le problème n’est pas spécifique au Royaume-Uni, entraîné par la reprise de l’activité mondiale, mais il y est amplifié par le Brexit qui complique le retour de travailleurs européens.

Le gouvernement a déjà annoncé plusieurs mesures pour tenter de résoudre la pénurie de conducteurs poids-lourds, comme l’accélération de la formation des chauffeurs ou la mise en place de visas de travail provisoires pour le secteur.

Mais le gouvernement doit aller plus loin « pour s’assurer que les entreprises britanniques ne travaillent pas avec une main attachée dans le dos pendant la saison des fêtes, et au-delà », insiste Miles Beale, directeur général de WSTA, cité dans le communiqué.

L’association demande en particulier au ministre des Transports d’étendre le programme temporaire de visas, qui doit en principe prendre fin le 28 février, ou encore de faciliter l’acheminement des marchandises depuis les ports britanniques, actuellement saturés.