Economie

L’œil du marché : « La BCE devrait rejoindre la Fed et elle aussi entrer dans une nouvelle phase »

La Bourse de Paris était en forte hausse jeudi matin (+1,49 % vers 9H30 – 8H30 GMT). L’indice vedette CAC 40 progressait de 104,99 points à 7.032,62 points un peu avant 09H15. La veille, il avait progressé de 0,47 % mettant fin à une série de cinq baisses.

Le Dax de la Bourse de Francfort grimpait quant à lui de 1,71 % à 15 741.68 points, le FTSE-100 de la Bourse de Londres affichait +1,05 % à 7 245.86 points et le Bel 20 de la Bourse de Bruxelles +1,27 % à 4 174.34 points.

Dans le défilé des banques centrales de la semaine, la prise de position de la Réserve fédérale américaine mercredi soir était la plus attendue.

La Fed a réussi son exercice, montrant aux marchés qu’elle concentrait ses forces sur la réduction de l’inflation galopante, maintenant qu’elle anticipe une baisse du taux de chômage à 3,5 % en 2022, comme en février 2020, avant la propagation de la pandémie aux États-Unis.

Cela permet d’envisager une hausse des taux dès l’année prochaine, cette mesure étant vu comme l’outil le plus efficace pour tempérer la poussée inflationniste car il ralentit la demande en augmentant les coûts d’emprunt.

Avant cela, la Fed a décidé de passer à la vitesse supérieure en avançant de quelques mois la fin de la réduction d’achats d’actifs, de juin à mars, une décision « sans surprise », pour Christian Parisot, responsable de la recherche du courtier Aurel BCG.

« La Fed estime qu’il n’est plus nécessaire de soutenir comme par le passé l’économie américaine », poursuit-il dans un point audio.

Le président de la Fed Jerome Powell a toutefois insisté sur la nécessité de faire preuve d’adaptabilité, compte tenu des nombreuses incertitudes, notamment sanitaires. Les investisseurs se préparent encore à une longue journée, marquée par la réunion des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) et la prise de parole de sa présidente Christine Lagarde dans l’après-midi.

La BCE est aussi attendue sur sa prise en compte de l’inflation, même si la pression est un peu plus faible qu’aux États-Unis. Elle doit aussi préciser l’évolution de ses mesures de rachats d’actifs, son programme spécial pour répondre à la pandémie (« PEPP ») se terminant en mars.

La BCE devrait « rejoindre la Fed et elle aussi entrer dans une nouvelle phase », estime Carsten Brzeski, économiste chez ING. « Celle de la gestion du risque, après celle du soutien monétaire massif ».

La Banque d’Angleterre tient aussi sa réunion de politique monétaire jeudi.