Economie

Wall Street ouvrait en ordre dispersé à la suite des annonces de la Fed et de la BCE

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé après le ton ferme contre l’inflation de la Banque centrale américaine (Fed) et les réunions de la BCE et de la Banque d’Angleterre.

Vers 16H00 GMT, le Dow Jones montait de 0,30 %, le Nasdaq perdait 0,66 % et le S&P 500 était proche de l’équilibre. La veille, les indices avaient nettement grimpé après la décision de la Fed de mettre un terme plus tôt à son soutien monétaire tout en envisageant trois relèvements de taux en 2022.

« C’est un festival de banques centrales ce matin alors que les acteurs du marché digèrent une série de décisions de politiques monétaires meilleures qu’attendues », jugeait Patrick O’Hare de Briefing.com.

La Banque centrale européenne (BCE) a, comme prévu laissé, ses taux inchangés et va continuer ses achats d’actifs jusqu’en mars alors que l’inflation devrait grimper à 3,2 % sur un an en 2022, avant de se stabiliser, selon ses prévisions. Un relèvement des taux en 2022 est « très improbable », a dit Christine Lagarde, sa présidente.

La Banque d’Angleterre de son côté « a surpris en décidant de relever son taux directeur de 15 points de base à 0,25 % », a souligné Patrick O’Hare.

Ces décisions ont suivi le changement de cap de la Fed mercredi. L’institution monétaire va doubler son rythme de réductions d’achats de bons du Trésor et autres titres, ouvrant la porte à des hausses de taux d’intérêt si nécessaire dès mars pour juguler une inflation à 6,8 % sur un an (indice CPI), au plus haut en 40 ans.

« La Fed a marqué un virage clair vers une politique moins accommodante », a encore relevé l’analyste de Briefing jugeant que son président, Jerome Powell, « a marqué des points en tenant une conférence de presse informative qui a donné l’impression que la Fed avait les choses sous contrôle ».

Pour Karl Haeling de LBBW, la réaction positive des acteurs du marché est venue du fait qu’ils ont été « soulagés de constater que les décisions de la Fed n’étaient pas aussi sévères qu’on le craignait ».

L’analyste souligne aussi que l’éloignement de la menace d’une hausse agressive des taux, redoutée par les investisseurs, a été contrebalancée par des indicateurs mitigés.

Ford à la fête, Adobe en chute libre

Après des ventes au détail décevantes en novembre (+0,3 %) annoncées mercredi, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont augmenté, à 206 000, à la surprise des analystes.

Parmi les actions, les titres de secteurs, qui profitent généralement des cycles de hausses des taux, avaient le vent en poupe comme les matériaux (+0,92 %) et les valeurs financières (+0,70 %). Citigroup, Wells Fargo gagnaient plus de 1 %.

Le constructeur automobile Ford grimpait de 4,28 % à 21 dollars après une note d’analystes relevant son objectif du prix du titre. GM suivait (+3,18 %).

Plus sensibles à la perspective de renchérissement du crédit, les actions technologiques dites « de croissance » perdaient le terrain gagné la veille: Apple lâchait 1 % de même que Tesla.

La compagnie aérienne Delta Airlines s’envolait (+1,07 % à 37 dollars) après avoir indiqué s’attendre à un bénéfice d’environ 200 millions de dollars au 4e trimestre grâce à la forte demande.

Le géant des logiciels Adobe buvait la tasse, chutant de presque 8 % à 580 dollars après avoir déçu les analystes par des prévisions de résultats du dernier trimestre moins bonnes qu’attendues.

Sur le marché obligataire, les taux courts à 2 ans de même que ceux à 10 ans se détendaient. Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans baissait à 1,41 % contre 1,45 % la veille.