Economie

Wall Street ouvre en ordre dispersé : les investisseurs essayent de voir au-delà d’Omicron

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé, après avoir inscrit de nouveaux records hier (lundi), les investisseurs essayant de se projeter au-delà de la crise du variant Omicron du Covid-19.

Vers 15H00 GMT, le Dow Jones engrangeait 0,73 % à 36 850,92 points, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, abandonnait 0,26 % à 15 791,01 points, et l’indice élargi S&P 500, prenait 0,38 % à 4 814,76 points.

Dow Jones et S&P 500 avaient clôturé lundi sur de nouveaux records.

« Les marchés semblent continuer à appréhender la propagation du variant Omicron sans broncher, orientés par les signaux qui suggèrent que sa gravité serait moindre que les précédents variants« , ont écrit les analystes de Schwab, dans une note.

L’université américaine Johns Hopkins, qui fait référence en la matière, a fait état de plus d’un million de nouveaux cas de Covid-19 aux États-Unis sur la seule journée de lundi, du jamais vu.

« C’est assez étonnant que les craintes diminuent alors que les cas augmentent« , a réagi Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services. « C’est peut-être plus une diminution de la crainte sur six mois », a-t-il poursuivi. « Le marché monte parce que les investisseurs se projettent dans l’avenir.« 

Les indices bénéficiaient aussi de l’effet Nouvel An, avec un flux d’investissement dirigé vers les actions.

« A la fin de l’année dernière, il y avait plus de personnes qui craignaient une correction que de personnes optimistes« , souligne Gregori Volokine. « Donc il y avait peut-être trop de négativité à la fin de l’année et, maintenant que la nouvelle année commence, ces investisseurs se demandent s’ils ne sont pas en train de manquer la hausse du marché.« 

Ce courant acheteur sur les actions était accompagné d’un flux opposé sur les obligations, massivement délaissées.

Après leur bond de lundi, les taux obligataires (qui montent quand le prix des obligations baissent) restaient fermes.

Le taux de référence des emprunts d’État américains à dix ans est même monté mardi à 1,68 %, soit 20 points de base plus haut qu’il y a une semaine (0,20 point de pourcentage), avant de redescendre à 1,66 %.

Les opérateurs lient cette tension à l’anticipation d’une série de relèvements de taux par la Banque centrale américaine (Fed) en 2022.

Autre élément d’explication, « on réalise que les taux d’intérêt réels des obligations vont rester négatifs très très longtemps« , analyse Gregori Volokhine. « Le 10 ans est à -3 ou -3,5 %« , en taux réel, corrigé de l’inflation. « Une fois de plus, on commence l’année et il n’y a pas d’alternative » aux actions.

L’envolée des taux continuait de soutenir le secteur de la finance. Goldman Sachs (+2,91 %), Visa (+2,18 %), JPMorgan Chase (+2,84 %) ou American Express (+2,65 %) dopaient ainsi le Dow Jones, qui faisait mieux que les autres indices majeurs.

Déjà recherché lundi, Ford prenait encore de la hauteur (+6,91 % à 23,27 dollars), après avoir indiqué qu’il allait quasiment doubler la production de la version électrique de son pick-up star F-150, le véhicule le plus vendu aux Etats-Unis.

Le F-150 Lightning, dont les premières livraisons sont attendues au printemps, sera fabriqué à 150 000 unités par an. Ford avait déjà relevé son objectif de 40 000 à 80 000 unités en septembre.

Apple (-0,07 % à 181,88 dollars) restait proche du seuil symbolique des 3 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, après l’avoir dépassé, pour la première fois, lundi.

Dans l’ensemble, les valeurs technologiques étaient moins fringantes que la veille, en particulier les plateformes ou applications, telles que Twitter (-2,18 %), Roblox (-3,51 %) ou Snap (-4,10 %).