Economie

L’oeil du marché : « La chute de la liquidité va inévitablement secouer les marchés dans les mois à venir »

La Bourse de Paris chutait de 1,63 %, secouée par le dernier compte-rendu des discussions de la banque centrale américaine qui envisage des hausses de taux plus rapidement que prévu. À 9H25, l’indice vedette CAC 40 lâchait 122,42 points à 7 253,95 points. Mercredi, il avait fini en hausse de 0,81 %, ayant enchaîné son troisième record en autant de séances en 2022.

En Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de 2,88 %, sa pire séance depuis plus de six mois.

La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi avec une perte de plus de 1 % pour le Dow Jones, de près de 2 % pour le S&P 500 et une chute de 3,34 % pour le Nasdaq.

« C’était notre principale certitude fin 2021 : la volatilité serait en hausse cette année avec la réduction des liquidités offertes par les banques centrales, en particulier celle injectées par la Fed« , la Réserve fédérale, constate Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC.

Ce revirement de tendance par rapport aux records atteints lors des premiers jours de l’année vient de la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui témoignent d’une volonté de s’attaquer de front à l’inflation.

Les membres de la Fed ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu’ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l’institution.

L’inflation a continué d’accélérer en novembre aux Etats-Unis, pour s’établir à 5,7 % par rapport au même mois de 2020, la plus forte hausse des prix depuis 1982.

En outre, il est désormais question d’entamer la réduction du bilan de la Fed dès après la première hausse de taux, ce qui a pris de cours les opérateurs.

« La liquidité va chuter dans les prochains mois outre-Atlantique avec la fin programmée du programme de QE (achat d’actifs), la hausse des taux directeurs et la possible baisse de la taille du bilan de la Fed« , résume Tangi Le Liboux. Cela va « inévitablement secouer les marchés dans les mois à venir« , ajoute-t-il.

Du côté des données macroéconomiques, les commandes passées à l’industrie allemande sont reparties à la hausse en novembre (+3,7 %).

À 9H34 (8H34 GMT), le Bel 20 à la Bourse de Bruxelles diminuait de 0,93 %, à 4 304,18 points, précédé par le DAX de la Bourse de Francfort (-0,98 %, à 16 112,78 points) et suivi par le FTSE-100 de la Bourse de Londres (-0,87 %, à 7 451,42 points).