Economie

Sodexo, toujours sans directeur, retrouve doucement son niveau d’activité pré-Covid

Toujours à la recherche d’un directeur général, le groupe de restauration collective Sodexo a retrouvé 95 % de son activité pré-Covid au premier trimestre de son exercice décalé 2021/2022 et confirmé ses prévisions, en dépit des incertitudes liées à la crise sanitaire.

De septembre à novembre, le chiffre d’affaires a bondi de 18,8 % à 5,26 milliards d’euros, et le groupe prévoit toujours qu’il progresse « entre +15 % et +18 % » en croissance interne sur l’exercice en cours, avec une marge d’exploitation « proche de 5 % à taux constants« , précise un communiqué publié ce jeudi.

Et cela, en dépit des incertitudes liées aux mesures sanitaires « prises par les gouvernements » pour contrer la 5ème vague de Covid-19 et la progression fulgurante du variant Omicron, dont le groupe ignore à ce stade si elles auront « un impact significatif ou non sur l’activité« .

« Il serait prématuré de toucher nos prévisions » alors que le « début d’année est solide« , a affirmé le directeur financier Marc Rolland lors d’une conférence de presse téléphonique.

À la recherche d’un « nouveau leadership« 

Sodexo, qui souhaitait trouver un nouveau directeur général ou une nouvelle directrice générale d’ici fin 2021 pour remplacer Denis Machuel (remercié) n’a pas encore arrêté son choix parmi une « short list« , a précisé M. Rolland. Denis Machuel est parti fin septembre, le groupe affirmant vouloir un « nouveau leadership » pour transformer l’entreprise.

Trouver le nouveau directeur général, « c’est clairement l’une des priorités du conseil d’administration qui se réunit régulièrement sur le sujet, mais nous prenons le temps de choisir la bonne personne« , a-t-il indiqué.

Présent dans 56 pays, Sodexo fournit des services qui vont de la restauration, l’accueil, l’entretien et le nettoyage, à la maintenance technique d’installations et la conciergerie.

Croissance limitée avec le télétravail obligatoire

Les « services sur site« , principal pôle du groupe, ont retrouvé 95 % de leur activité d’avant la crise sanitaire au premier trimestre, à 5,08 milliards d’euros – mais la restauration fait moins bien, à 83 % – grâce à une croissance de 28,2 % du chiffre d’affaires en Amérique du nord à 2,2 milliards d’euros, contre +11,2 % en Europe à 2,02 milliards d’euros, et 11,5 % pour « l’Asie-Pacifique, Amérique latine, Moyen-Orient et Afrique« , à 854 millions d’euros.

Les niveaux d’activité en Europe se sont établis « plus ou moins aux niveaux antérieurs à la pandémie, soutenus par l’important contrat des centres de dépistage rapide au Royaume-Uni« , tandis que la réouverture des écoles et universités, ainsi que « la forte reprise des activités dans les stades et les centres de congrès » ont favorisé la reprise en Amérique du Nord.

Au sein des « services sur site », les services aux « entreprises et administrations » affichent une croissance interne de 19,5 % à 2,61 milliards d’euros mais les « Sports et Loisirs » en Amérique du nord n’ont retrouvé que 63 % de l’activité pré-Covid.

En France les « volumes vont se tasser« , avertit M. Rolland, dans la restauration d’entreprise pour les « cols blancs » (servie notamment dans les sièges sociaux des entreprises à la Défense) en raison du télétravail obligatoire décidé par le gouvernement. « Mais on nous promet des mesures courtes, donc on n’est pas très inquiets« , dit-il.

En outre la restauration continue à fonctionner normalement dans l’industrie, les hôpitaux ou les écoles « en dépit de quelques fermetures de classes« , a souligné le directeur financier.

En Europe, la croissance des « services aux gouvernements » et « énergie et ressources » « marque le pas, les succès commerciaux ne compensant pas la perte du contrat Transforming Rehabilitation » dans la réinsertion des détenus au Royaume-Uni.

De leur côté, les services « santé et seniors » – la restauration et le nettoyage dans les établissements de santé – voient leur chiffre d’affaires progresser de 7,4 % à 1,3 milliard d’euros, contre 28,7 % à 1,1 milliard d’euros pour l’éducation (la restauration scolaire, universitaire).

Enfin les « avantages et récompenses » (titres restaurants, chèques cadeau), activité plus modeste sur laquelle mise Sodexo, augmentent de 7 % à 183 millions d’euros.

Le groupe, qui compte 412 000 salariés contre 470 000 avant la crise sanitaire, publiera ses résultats du premier semestre le 1er avril.