Economie

L’oeil du marché : « Au moins trois hausses de taux sont à prévoir cette année »

La Bourse de Paris évoluait proche de l’équilibre (-0,09 %), restant prudente avant des chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis et alors qu’un durcissement de ton de la banque centrale américaine a plombé les marchés la veille. À 9H25, l’indice vedette CAC 40 cédait 6,06 points à 7 243,50 points. Jeudi, il avait fini en forte baisse de 1,72 %.

Ce vendredi, l’attention des investisseurs va se tourner vers la publication des chiffres très attendus de l’emploi aux Etats-Unis en décembre, qui sont scrutés par la Réserve fédérale, la Fed, pour adapter sa politique monétaire à la reprise économique.

Pour décembre, un consensus d’économistes s’attend à 440 000 créations d’emplois, soit plus du double du nombre enregistré en novembre. Et ils projettent un taux de chômage à 4,1 % (-0,1 point de pourcentage sur un mois) toujours supérieur aux 3,5 % de février 2020 avant la pandémie.

La publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de la Fed a fait plonger les marchés, surpris des nouvelles mesures discutées au sein de l’institution pour s’attaquer à l’inflation.

« Il est peu probable que les statistiques du jour, à moins d’une surprise, entraînent des conséquences sur la trajectoire de la politique monétaire américaine dans les mois à venir« , estime Christopher Dembik, directeur stratégie et macroéconomie chez Saxo Banque, pour qui « le plein emploi est certainement à portée de main« .

« Tout a déjà été dit dans le compte rendu de la réunion de décembre : au moins trois hausses de taux sont à prévoir cette année et une réduction du bilan qui devrait être beaucoup plus rapide que lors de la période 2017-2019, juste avant la pandémie« , ajoute-t-il.

En Europe, l’évolution des prix à la consommation en décembre dans les pays de la zone euro sera connue dans la matinée. La veille l’inflation allemande était ressortie à son plus haut niveau depuis 1992, à 5,3 %.

Quant à la France, les dernières données macroéconomiques sont peu réjouissantes: la production industrielle a reculé de 0,4 % en novembre sur un mois et reste en retrait de 5 % par rapport à son niveau de février 2020, le déficit commercial s’est encore creusé pour atteindre un niveau record à 9 milliards d’euros en novembre. Cependant, la consommation des ménages en biens est repartie à la hausse en novembre, progressant de 0,8 % sur un mois.

À 9H54 (8H54 GMT), le Bel 20 à la Bourse de Bruxelles diminuait de 0,65 %, à 4 280,78 points, derrière le DAX de la Bourse de Francfort (-0,58 %, à 15 959,4700 points) et le FTSE-100 de la Bourse de Londres (-0,20 %, à 7 435,65 points).