Economie

Véhicule à hydrogène : succès glacé !

Six heures d’endurance sur le circuit de glace de Val Thorens, le plus haut d’Europe (2.200 mètres d’altitude) : le défi a été remporté et a prouvé qu’une voiture fonctionnant à l’hydrogène pouvait être, dans l’avenir, une alternative aux motorisations carbonées pour des usages quotidiens.

Le 14 décembre dernier, à 7 heures du matin, le pilote Adrien Tambay a pris le départ puis tourné, six heures durant, sur le circuit de glace de Val Thorens, dans des conditions extrêmes, au volant d’une Hyundai NEXO : ce petit SUV électrique de série fonctionnant à l’hydrogène avait déjà, en novembre 2019, parcouru 778 kilomètres en une seule charge. Mais dans les conditions extrêmes du circuit de Val Thorens (jusqu’à -18 °C enregistré sur le début de la saison), l’expérience prenait une autre dimension : une voiture qui marche dans cette situation est forcément prête pour des conditions d’usage réel et quotidien.

L’hydrogène n’est pas le futur, c’est déjà le présent.

Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse, s’était lui-même exprimé avant le départ : « L’hydrogène n’est donc pas le futur, c’est déjà le présent. Et s’il ne résout pas à lui seul tous les problèmes du monde, il répond quand même de façon performante au défi de la transition énergétique (…). D’un sujet de niche, il y a encore deux ans, l’hydrogène est devenu un thème de société. Maintenant qu’il bénéficie d’une véritable volonté politique avec un plan gouvernemental à la hauteur des enjeux et centré sur la production d’hydrogène « vert », on peut croire à une large adhésion populaire ».

C’est d’ailleurs le pari fait par le constructeur coréen Hyundai qui ne cache pas ses ambitions sur la mobilité hydrogène : « D’ici 2028, déclarait le directeur général de la marque en France Lionel French Keogh, Hyundai entend devenir le premier constructeur à équiper tous ses véhicules industriels de piles à combustible ».

Le plan hydrogène de la Région, pour faire décoller la filière

Pour la filière régionale de l’hydrogène, l’étape de Val Thorens est un nouveau signal envoyé aux acteurs de la mobilité décarbonée. Certains étaient d’ailleurs présents sur le circuit savoyard, comme la Région Auvergne-Rhône-Alpes dont le président Laurent Wauquiez a décidé de s’engager fortement pour l’émergence de cette énergie du futur. Rappelons que la Région porte le projet ZEV (Zero Emission Valley) qui vise l’installation de vingt stations de distribution d’hydrogène, d’électrolyseurs et d’un millier de véhicules à hydrogène sur ses territoires. Pour cela, elle a investi 8,9 millions d’euros au capital de la société Hympulsion (elle en est actionnaire à 33 %) qui construira et exploitera le réseau de stations en commercialisant de l’hydrogène.

Les entreprises, premières clientes de l’hydrogène vert

Auprès d’autres grands noms comme Michelin, Engie ou encore la Banque des Territoires, le Crédit Agricole, à travers ses cinq caisses régionales d’Auvergne-Rhône-Alpes, s’est lui aussi mobilisé en devenant actionnaire d’Hympulsion. « D’ici 2024, Hympulsion devrait ainsi investir quelque 74 millions d’euros », nous précisait Lionel Gruffat, directeur du Pôle Territoire au sein du Crédit Agricole des Savoie, en poursuivant : « Au-delà de l’expérimentation et du record d’endurance, une opération comme celle d’aujourd’hui, à Val Thorens, est un coup de projecteur donné sur cette énergie qu’est l’hydrogène vert, notamment en direction des professionnels (véhicules industriels, collectivités…) qui seront les premiers acheteurs de ces véhicules à propulsion décarbonée. Et pour nous, c’est aussi l’occasion de sensibiliser nos équipes à cette nouvelle mobilité : bientôt, il nous faudra répondre régulièrement aux clients professionnels, artisans ou industriels qui nous demanderont des financements pour s’équiper en véhicules à hydrogène ».

Energie
Six heures d'endurance, à Val Thorens le 14 décembre 2021, sur Hyundai NEXO.
FÉDÉRATION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES DU CRÉDIT AGRICOLE
CONSEIL RÉGIONAL AUVERGNE-RHÔNE-ALPES