Economie

Croissance : du gros au beau mot

Il faut être aveugle et sourd, ou plus sûrement cupide, égoïste et irresponsable, pour ne pas admettre que les gènes de la croissance éprouvent une modification délétère. Hier ils faisaient l’unanimité, assurant l’euphorie marchande, économique, sociale et démocratique, dorénavant, ils promettent la dystopie apocalyptique – habilement mise en scène dans le phénomène cinématographique Don’t look up.  Il est urgent qu’à la prospérité matérielle, cardinale dans nos paradigmes capitalistes, se substitue une nouvelle prospérité, que le philosophe et sociologue Bruno Latour affecte à « rendre la terre habitable ». De ce dessein immense, la croissance telle que l’exalte le néolibéralisme est l’ennemie. Mais la croissance peut prendre d’autres formes, épouser de nouveaux critères. Et ainsi réhabiliter ses trésors.