« L’accord ignore le fait que l’économie de plateforme n’est pas un secteur, mais un outil que chaque secteur utilise plus ou moins »
L’organisation de travailleurs indépendants Unizo estime que l’accord sur le travail conclu par le gouvernement fédéral hier soir est « insuffisant pour atteindre l’objectif d’emploi de 80 % ». « Nous manquons ici l’occasion de faire entrer réellement le marché du travail dans le XXIe siècle », déplore le directeur général Danny Van Assche dans un communiqué de presse.
Cette nuit, le gouvernement fédéral a convenu d’un accord sur le travail contenant un ensemble de mesures visant à atteindre un taux d’emploi de 80 % d’ici 2030. L’accord comprend des mesures concernant une plus grande flexibilité pour les employés et les employeurs, une plus grande attention à la formation et un meilleur accompagnement en cas de licenciement. Le travail du soir pour l’e-commerce sera également facilité et les employés de l’économie des plateformes seront mieux protégés.
Ce dernier en particulier est une épine dans le pied d’Unizo. L’organisation des indépendants craint qu’à partir de maintenant, chaque indépendant travaillant via une plateforme doive prouver qu’il est bien un indépendant et non un salarié. « L’accord ignore le fait que l’économie de plateforme n’est pas un secteur, mais un outil que chaque secteur économique utilise dans une plus ou moins grande mesure », indique-t-elle.
L’organisation des indépendants considère également que le droit individuel à la formation de cinq jours et le relèvement de l’annonce de l’horaire variable aux travailleurs à temps partiel sont problématiques. De plus, Unizo critique l’absence d’une politique asymétrique du marché du travail.
Toutefois, selon l’organisation, l’accord sur le travail contient également quelques points positifs. « L’élaboration concernant la semaine de travail de quatre jours, la loi sur le licenciement actif et les trajectoires de transition sont équilibrées et répondent à l’esprit du temps », déclare M. Van Assche.