Economie

Entrepreneurs en transition #21 : l’anthropocène nous touche

Libre Eco week-end |

La nature humaine est telle qu’il nous est plus facile de percevoir les dangers imminents ou proches (même s’ils sont petits), plutôt que les catastrophes lointaines ou abstraites.

On retire facilement la main du feu, mais on a du mal à changer nos habitudes de mobilité polluante, c’est l’un des drames de la nécessaire prise de conscience des enjeux climatiques et environnementaux.

La nature a longtemps été considérée comme une ressource gratuite, inépuisable. C’était déjà dans le cours d’économie politique de Jean-Baptiste Say en 1830 : « Les ressources naturelles sont inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques.« 

Depuis lors, depuis au moins 1972 et la parution de Limits to growth (aussi connu sous le nom de Rapport Meadows au Club de Rome), on a pris conscience des limites de la planète, même si nos usages ne se sont guère infléchis.

Depuis une quinzaine d’années, ce nouveau terme d’anthropocène s’est ajouté à la panoplie, pour désigner l’ère géologique actuelle où le facteur qui façonne le plus la planète, c’est l’action de l’humain.

Dans l’atmosphère, la captation des ressources, l’agriculture intensive et très dépendante du pétrole, les marques sont nombreuses, qui signent l’influence de l’humain sur sa planète.

On peut plonger dans le remarquable Atlas de l’Anthropocène, sous la direction de François Gemenne, si on veut se convaincre de la réalité de cette ère, graphiques et cartes à l’appui.

Si ce terme peut sembler abstrait, la réalité est pourtant bien là : chaque fois que nous prenons la voiture, que nous utilisons un smartphone, nous touchons des doigts les manifestations issues de cette ère.

L’anthropocène n’est pas un lointain danger : il est autour de nous, il est la résultante du système que nous avons construit.

Une fois que l’on comprend que l’anthropocène c’est nous, on peut faire la grimace,… mais également garder l’espoir, puisque l’on touche également la main de l’acteur qui peut influencer les choses : nous-mêmes.