Economie

Entrepreneurs en transition #25 : Managers durables

La Libre Eco week-end |

Ce mercredi, le nouveau « Manager de l’année » devait être choisi, pour succéder à Fabien Pinckaers. L’an dernier, le CEO et fondateur de Odoo avait pu nous montrer qu’il est possible en une dizaine d’années de construire un éditeur de logiciels « SaaS » (Software as a Service) qui devient un leader dans son domaine, et un incroyable créateur d’emplois (1 800 embauches prévues pour l’année à venir, dont la moitié en Belgique). Parmi une multitude de critères, qu’est-ce qui allait motiver le choix du jury pour cette édition ? Quand le nom de Sébastien Dossogne, CEO de Magotteaux, est annoncé, on peut comprendre quelques lignes de fond. Le nouveau « Manager de l’année » a bien entendu un parcours et des qualités peu banales, passé par des responsabilités financières et de vente, avant de prendre la direction générale de ce groupe de 3 000 personnes, très international, et leader mondial de son secteur (produits de broyage et concassage).

Mais ce qui est frappant, c’est l’impulsion qu’il donne depuis quelques années, en direction des 17 objectifs ODD de l’Onu (Objectifs du développement durable). Alors que Magotteaux aurait pu être associé à une vision « extractive » des ressources de la planète, l’entreprise a eu soin de développer de meilleurs usages : recyclage, réductions d’énergie, plus longue durée de vie, etc.

On a là un hérault (héros ?) de l’Industrie 4.0 : une voie tracée pour régénérer sur nos territoires une large partie de notre héritage industriel. Cela passe par beaucoup d’innovation en interne, et sans doute un cadre régulatoire qui obligerait à intégrer dans les produits importés en Europe les externalités négatives, et des obligations de standards humains.

Enfin, on ne peut pas mentionner cette « transition » des managers de l’année, sans saluer aussi le travail d’une autre nominée remarquable : Muriel Bernard, CEO de eFarmz. L’entreprise, créée en 2013 (soit quasi un siècle plus tard que Magotteaux), colle encore davantage aux tendances de fond d’un monde en transition : implication de producteurs locaux (150), transparence vis-à-vis des clients, chaîne logistique locale, humaine et respectueuse, etc.

On peut se réjouir que ce soient de tels profils qui soient mis en avant pour inspirer les entrepreneurs et entrepreneuses de demain.