Ile-de-France

La Région installe un comité d’experts sur la gratuité des transports

Le 19 mars 2018, Anne Hidalgo, maire de Paris, avait annoncé le lancement d’une étude sur la gratuité des transports en commun pour tous les Franciliens, afin d’évaluer « sans a priori et sans dogmatisme » si cette mesure serait pertinente à mettre en œuvre. Trois de ses adjoints – Christophe Najdovski (transports), Jean-Louis Missika (développement économique) et Emmanuel Grégoire (finances) – ont depuis été chargé d’en rédiger le cahier des charges.

Valérie Pécresse

Valérie Pécresse nommera des experts qui seront auditionnés dans le cadre de l’étude parisienne sur la gratuité des transports. © JGP

« Dans un courrier daté du vendredi 30 mars, qui a été adressé à Anne Hidalgo et aux présidents des conseils départementaux d’Ile-de-France, Valérie Pécresse répond positivement à cette proposition de la maire de Paris et annonce que la Région se joindra à cette démarche, en nommant des experts qui seront auditionnés », rapporte la mairie de Paris le 5 avril. Ce courrier – dont Le journal du Grand Paris a obtenu copie – signale surtout la volonté de la présidente du conseil régional de mettre également en place sa propre commission sur le sujet qui sera installée le 11 avril.

Pas de baisse de recettes pour Ile-de-France mobilités

Celle-ci sera présidée par Jacques Rapoport, ancien président de SNCF réseau, ex-DG de la poste et DGA de la RATP, avec pour rapporteur Grégoire Marlot, ancien DG stratégie de SNCF réseau et membre de la commission Spinetta, qui estimait « inévitable » une hausse des tarifs des transports franciliens. Les autres membres sont :

  • Gilles Carrez, député (LR) du Val-de-Marne
  • Gilles Savary, ex-député (PS) de Gironde
  • Sophie Boissard, directrice générale de Korian, ex directrice générale stratégie et développement à la SNCF
  • Alain Quinet, directeur général délégué SNCF Réseau
  • Yves Cozet, économiste spécialiste des transports, professeur à Sciences Po Lyon et à l’université Lyon II et ex-président du laboratoire d’économie des transports
  • Marc Pelissier, secrétaire général de l’Association des usagers des transports d’Ile-de-France
  • Fabien Leurent, directeur de recherche au LVMT, Université Paris-Est, Ifsttar-ENPC-Upem
  • François Mirabel, professeur en économie, directeur du SCUIO-IP, université de Montpellier

« J’ai décidé de mettre en place un comité d’experts pour traiter cette question qui doit être abordée sans parti pris », écrit-elle dans cette lettre. « Compte-tenu des besoins de financement indispensables pour moderniser le réseau de transports en commun et améliorer la qualité de service pour l’ensemble des Franciliens, il est indispensable que les conclusions de l’étude n’aient pas pour effet d’amoindrir les recettes d’Ile-de-France mobilités afin de ne pas condamner les transports à l’obsolescence et à la saturation généralisée », précise-t-elle.

Les derniers chiffres disponibles concernant le financement de l’exploitation des transports en commun d’Ile-de-France, transmis par Ile-de-France mobilités, datent de 2016. Sur 9,36 milliards d’euros de recettes annuelles, l’autorité organisatrice de la mobilité indique que les recettes tarifaires provenaient alors à 27 % des voyageurs, soit 2,5 milliards d’euros. Le reste est issu majoritairement du versement transport (42,4 %), puis des concours publics (18,8 %), des employeurs (par le remboursement des titres de transports, 8,7 %) et d’autres recettes (publicité, contraventions, vente de produits résiduels, 3,1 %).

« Objectiver le débat »

Attendue pour la fin 2018, l’étude de la ville de Paris – qui associera tous les groupes politiques du conseil de Paris – devra analyser les exemples de ville ayant mis en œuvre la gratuité des transports en commun, à l’image de Tallinn en Estonie depuis 2013. « Nous solliciterons des experts français et étrangers. Nous mobiliserons aussi les réseaux de maires. Notre volonté est vraiment d’objectiver le débat », observe Christophe Najdovski, adjoint à la maire en charge des transports.

« Il s’agira en particulier de déterminer s’il existe un modèle économique pour mettre en œuvre la gratuité pour tous les Franciliens. Rien ne dit à ce jour que c’est le cas, relève pour sa part Emmanuel Grégoire, adjoint à la maire en charge des finances. N’oublions pas que la gratuité pour l’usager implique forcément d’identifier d’autres sources de financement pour supporter le coût des transports en commun. »

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