Ile-de-France

[Communiqué] Le Conseil municipal de Montreuil (93) adopte un vœu* de soutien à Mimmo Lucano, Maire de Riace, ville d’accueil et de fraternité

Mimmo Lucano, maire de Riace, placé en résidence surveillée depuis le 2 octobre 2018 est sous l’accusation d’aide à l’immigration clandestine. Cette histoire est avant tout celle de la solidarité et
de l’humanité afin de résoudre le problème de l’accueil des migrants.

Nous saluons l’engagement historique du maire, désormais interdit de séjour dans sa propre ville. La remise en cause du système d’accueil des migrants en petites structures par le gouvernement italien est un très mauvais signal donné par Matteo Salvini et signe assurément la montée néfaste de l’extrême-droite. Après la fermeture des ports italiens aux migrants secourus en mer, le leader d’extrême droite poursuit dans la voie de la criminalisation de leur accueil.
L’acharnement contre ce modèle humaniste et d’intelligence collective en est le marqueur le plus funeste. A travers Riace, c’est toute l’exemplarité des politiques locales d’accueil qui est visée et fragilisée pour des motifs assurément très politiques. La circulaire prise par Matteo Salvini le 13 octobre dernier et visant à transférer les migrants vers des centres de rétention signe la fin d’une expérience de vingt ans d’intégration réussie et de modèle de développement solidaire et inventif.
La Municipalité de Montreuil soutient donc à travers ce vœu Mimmo Lucano, maire de Riace et interpelle les responsables européens pour qu’ils demandent à l’Italie de respecter le droit d’accueil des migrants.
Des soutiens ont déjà été apportés dans plusieurs villes de France et en Europe, mais aussi par de nombreux mouvements sociaux européens et organismes des droits de l’Homme, au travers d’une pétition ci-jointe, que nous vous invitons à signer et qui compte à ce jour plus de 11 200 signataires :

« Si vous avez le droit de diviser le monde entre italiens et étrangers, alors je dirai que je n’ai pas de Patrie et je réclame le droit de diviser le monde entre déshérités et opprimés d’un côté, privilégiés et oppresseurs de l’autre. Les uns sont ma patrie, les autres mes étrangers »

Don Milani, 1965
Accusé d’avoir « favorisé l’immigration clandestine », le Maire de Riace (Calabre) est aux arrêts domiciliaires depuis le 2 octobre. Il s’agit d’une arrestation en représailles de l’action courageuse de Mimmo Lucano, surnommé le « maire de l’accueil », qui s’était mis cet été en grève de la faim pour protester contre la politique migratoire inhumaine du gouvernement italien.
Sa seule faute : avoir su mettre en place dans sa commune un système d’accueil qui fonctionne. Il a non seulement permis d’offrir à des femmes et des hommes fuyant la guerre et la misère des conditions de vie et de travail décentes, mais aussi à la population locale en créant des emplois (médiateurs culturels, enseignants etc.), et en promouvant des formations inédites (laboratoires
artisanaux, fermes pédagogiques). Une réussite dans un territoire connu pour ses mafias et son chômage.
C’est cet exemple courageux que le gouvernement italien veut punir. Mimmo Lucano a pu en effet faire la preuve que l’accueil des migrants pouvait se conjuguer avec le dialogue et le bien-être d’une communauté tout entière. Il est pour cela depuis quelques années sur la liste noire de tous les partis et mouvements qui entendent faire de la peur de l’autre et de la répression contre les migrants leur fonds de commerce politique.
L’Italie vit un moment très grave : les propos particulièrement choquants que tiennent régulièrement le principal parti de gouvernement, la Lega et le vice-premier ministre Matteo Salvini lèvent les tabous et libèrent les venins les plus abominables : le racisme et la haine.
Dans le sud de l’Italie, l’exploitation éhontée des migrants fait les affaires d’une poignée de propriétaires terriens, vrais négriers, de nationalité italienne pour la plupart. En garantissant aux migrants des conditions de travail et de vie décentes, Mimmo Lucano prend le contre-pied de cette exploitation. Il les protège des nombreuses tragédies – mort de douzaines d’immigrés sur les routes durant le transport du travail aux camps où ils/elles sont entassés – qui ont marqué l’été. C’est un acte de solidarité. C’est pourquoi, la décision de justice contre Mimmo Lucano instaure de fait un nouveau délit, le délit de solidarité.
Face à l’offensive déclenchée par le Ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini contre les migrants, les pauvres et celles et ceux qui les soutiennent, nous dénonçons cette arrestation et affirmons publiquement notre solidarité pleine et entière avec celles et ceux qui, comme Mimmo Lucano, sont entrés en lutte, ou s’apprêtent à le faire. Nous apportons notre soutien à Mimmo Lucano, à sa famille et à la population de sa commune, face à l’acharnement d’un gouvernement de
la haine qui fait de la peur de l’autre son fonds de commerce politique.
Parce que nous nous reconnaissons dans les valeurs des droits humains.
Parce que nous défendons un État de droit, fondé sur l’indépendance de la justice.
Parce que nous sommes pour plus de solidarité, de démocratie, plus d’égalité et de justice sociale.
Parce que nous sommes du côté de celles et ceux qui défendent l’universalité des droits sociaux et civils. Parce que nous sommes solidaires avec celles et ceux qui fuient les guerres, la misère et les catastrophes climatiques.
Nous sommes du côté de Mimmo Lucano et nous demandons sa remise en liberté immédiate.

#MimmoLucanolibre

* Les conseils municipaux peuvent émettre des vœux sur des objets à caractère politique, ou sur des objets qui relèvent de la compétence d’autres personnes publiques et qui présentent un intérêt local. Les vœux n’ont pas de valeur décisoire.
Contact presse : Barbara Lux, attachée de presse du Maire Patrice Bessac / 06.80.51.66.26 –
barbara.lux@montreuil.fr / Jean Tilloy, attaché de presse de la Ville de Montreuil / 06.63.12.85.10 / 06.30.71.80.07 /
01.48.70.60.38 – jean.tilloy@montreuil.fr


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