Ile-de-France

P. Ollier : « La métropole des maires est irréversible »

« Le Dernier étage » affichait complet, mardi 22 janvier 2019, pour les vœux de la métropole du Grand Paris, qui vient de fêter son 3° anniversaire. L’occasion pour son président Patrick Ollier, entouré des membres du bureau métropolitain, de mesurer le chemin parcouru et de dresser quelques perspectives d’avenir.

Représentant Anne Hidalgo, 1re vice-présidente de la MGP, c’est Emmanuel Grégoire qui a ouvert la soirée en louant « l’aventure collective de la métropole ». « Nous insistons souvent, avec Anne Hidalgo, sur la communauté de destin, territorial, mais aussi culturel et historique qui nous lie, et cet engagement, aujourd’hui, grâce à la métropole, prend un peu de chair », a déclaré le 1er adjoint de la maire de Paris.

Emmanuel Grégoire, entouré de Patrick Ollier et de Daniel Breuiller. © Jgp

Emmanuel Grégoire a décrit une institution qui privilégie les projets « plutôt que de se perdre en d’infinis débats institutionnels, qui, évidemment, devront revenir à un moment donné, puisque le travail n’est pas achevé ». « L’avenir de Paris, c’est l’avenir de la métropole et de l’ensemble du territoire régional. Nous avons de grandes choses à faire ensemble », a-t-il ajouté. Il a salué « la capacité du président à animer une équipe dont chacun mesure les subtilités en termes de culture politique et d’orientations, mais qui n’empêchent pas d’avoir le bien commun et l’intérêt général comme boussole ».

Gouvernance partagée

« Quoi que l’on puisse en penser, la métropole du Grand Paris ne se fera pas sans Paris », a déclaré Patrick Ollier. Je n’aurais jamais cru qu’il y aurait autant de monde ce soir. En trois ans, nous avons pu rendre la métropole lisible et crédible », a poursuivi le président de la MGP. « Si nous avons pu réaliser autant, c’est dû à une technique particulière qui est la mise en œuvre de la gouvernance partagée », a fait valoir le maire de Rueil-Malmaison.

« En trois ans, nous avons pu rendre la métropole lisible et crédible », a poursuivi le président de la MGP. © Jgp

Le « Dernier étage » a fait salle comble pour les vœux de la métropole du Grand Paris. © Jgp

« 98 % de nos délibérations sont votées à l’unanimité, a souligné l’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement. S’il faut saluer quelque chose aujourd’hui, c’est cette capacité à travailler avec vos différences, à travailler avec ceux qui sont vos adversaires politiques, et qui le seront peut-être demain en 2020, et de faire en sorte de retenir ce qui peut nous unir pour travailler pour les 7,5 millions d’habitants que nous réunissons », a-t-il souligné, en présence de Méka Brunel, présidente du conseil de développement de la métropole du Grand Paris (Codev), à ses côtés.

Inventons la métropole du Grand Paris

« En trois ans, nous avons réalisé ce que d’autres ont fait en 50 ans », a poursuivi Patrick Ollier, qui a cité chaque président des groupes politiques de l’institution : Catherine Barrati-Elbaz pour le groupe socialiste, Pascal Beaudet pour le Front de gauche, Eric Cesari pour Les Républicains, Yves Contassot pour les Ecologistes et Ivan Itzkovitch pour les centristes.

Saluant également le travail des présidents de commission, Patrick Ollier a cité le succès des concours « Inventons la métropole du Grand Paris ». Les lauréats du deuxième concours seront connus en mai prochain, a indiqué l’ancien président de l’Assemblée nationale, soulignant que les 1ers permis de construire du premier concours allaient prochainement être signés.

« Ces concours représentent de la valeur ajoutée, de la richesse et de l’emploi, a fait valoir Patrick Ollier. Comme vous, je suis maire et  je souhaite que l’on crée de la valeur ajoutée dans nos communes, que l‘on crée de l’activité économique, commerçante, artisanale, je veux que l’on crée des logements, notamment sociaux », a-t-il insisté, espérant que le 2° arrêt du PMHH soit prochainement adopté. Le président Ollier a saisi l’occasion, « à un moment où l’on casse la figure des journalistes dans la rue, pour saluer la presse qui a cru à notre institution ».

Ecologie constructive

« Au-delà de la création de richesses, nous nous occupons aussi du quotidien des métropolitains, Les maires ne peuvent ignorer les 6 000 morts prématurées liées à la pollution atmosphérique », a poursuivi Patrick Ollier, appelant les maires à leur responsabilité en la matière, et affirmant « que la zone à faibles émissions sera mise en place ».

« Nous sommes pour une écologie constructive », a-t-il ajouté, indiquant que les contrôles ne seront effectifs que fin 2021, laissant le temps de mettre en place les aides à l’achat de véhicules propres et de permettre aux habitants de s’approprier cette mesure. « Il existe 227 zones à faibles émissions en Europe, nous ne pouvons pas être les derniers à en créer une pour protéger les populations », a-t-il estimé.

Le président Ollier a indiqué travailler avec Roland Castro, auteur du rapport « Paris en Grand », afin qu’une troisième édition du concours « Inventons la métropole du Grand Paris » soit organisée sur les thèmes de l’eau et du jardin. Il a annoncé  qu’après la ZAC de Saint-Ouen, celles de la Plaine Saulnier et de Villeneuve-la-Garenne, la métropole du Grand Paris allait prendre la responsabilité d’une ZAC située à Livry-Gargan et, à la demande de Brigitte Marsigny, sa maire, d’une ZAC à Noisy-le-Grand, prochainement déclarée d’intérêt métropolitain. « C’est la boule de neige qui déclenche l’avalanche », a-t-il résumé.

La métropole des maires

Patrick Ollier a salué le travail du préfet Paul Mourier, directeur général des services de la métropole, ainsi que de l’ensemble des agents, « commando parachutiste en train de gagner la bataille ». Il a poursuivi son discours en évoquant les différents schémas métropolitains. « J’espère qu’avant 2020, nous serons en capacité de présenter un schéma de cohérence territoriale (Scot), alors que d’autres ont mis dix ans à le réaliser. » Le plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH), le plan climat air énergie métropolitain (PCAET), et le schéma d’aménagement numérique (Sman), « colonnes vertébrales de la métropole », ont également été cités.

Patrick Ollier et les membres du bureau métropolitain. © Jgp

Patrick Ollier entouré de Méka Brunel, d’Emmanuel Grégoire et de Paul Mourier. © Jgp

Les compétences de la métropole en matière de lutte contre les inondations, de dynamisation des centres-villes ou de logistique urbaine ont également été évoquées. Trois ou quatre zones tests vont prochainement être mises en place, où les réglementations vont être assouplies, et où des équipements seront installés pour fluidifier les flux et faciliter la logistique du dernier kilomètre. 10 millions d’euros seront attribués pour aider à la restructuration de centres-villes.

L’ action de la MGP en faveur de l’agriculture urbaine a également été soulignée.  Patrick Ollier a annoncé la prochaine signature d’une convention stratégique de coopération avec la chambre d’agriculture régionale, précisant les conditions dans lesquelles des agriculteurs accepteront que leurs champs servent de vases d’expansion et fixant les modalités du programme « La métropole mange sain » dans les écoles. Une initiative prise afin de faire en sorte que les élèves connaissent l’origine des aliments servis dans les cantines, favorisant les circuits courts. Le président Ollier a mis en exergue l’ouverture de 300 stations de vélib’ métropolitain, les 150 manquantes devant être opérationnelles avant l’été.

Quoi qu’il advienne, nous sommes en charge de l’avenir de la métropole, nous sommes en train de la structurer, et de la rendre irréversible. La métropole existe et ne pourra être ignorée par celles et ceux qui spéculent sur son avenir. Merci de votre engagement à toutes et à tous, a conclu Patrick Ollier, car c’est une garantie d’avenir pour la métropole que nous aimons, c’est-à-dire la métropole des maires, qui s’installe dans le temps.

Cet article P. Ollier : « La métropole des maires est irréversible » est apparu en premier sur Le journal du Grand Paris – L’actualité du développement économique d’Ile-de-France.


Go to Source
Author: Jacques Paquier