Ile-de-France

Le Sedif affirme ses ambitions à Paris-Saclay

Il n’approvisionne en eau potable que 5 des 27 communes de la communauté d’agglomération de Paris-Saclay (Caps) : Palaiseau, Wissous, Massy, Verrières-le-Buisson et Igny. Mais le Sedif conduit pourtant « l’un de ses chantiers phares » sur ce territoire essonnien, selon les termes de son président André Santini. Car, a poursuivi l’élu, « la consommation d’eau devrait à terme être multipliée par trois sur le secteur de Paris-Saclay ». Sur la seule commune de Palaiseau, les besoins pourraient progresser de 250 %.

André Santini, président du Sedif, a introduit la traditionnelle visite estivale de chantier du syndicat. ©Jgp

50 millions d’euros investis

Une augmentation qui justifie les 50 millions d’euros que le syndicat consacre actuellement à deux grands chantiers. Le premier est la construction, pour un montant de 30 millions d’euros, d’une liaison de dix kilomètres entre la station de pompage de Palaiseau et le réservoir du Sedif situé sur la commune de Saclay.
Ceci permettra de réaliser le bouclage entre les deux sites et, partant, de sécuriser l’alimentation en eau du territoire, approvisionné par l’usine d’eau de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).
5,2 km de canalisations ont d’ores et déjà été posés, 4,2 km sont en cours de consultation et environ 1 km – permettant notamment l’interconnexion du réseau du Sedif avec d’autres réseaux de la communauté d’agglomération – est en cours d’étude, a expliqué Xavier Coste, chargé d’opérations au service canalisations du syndicat.

Des capacités de stockage doublées

Le deuxième grand chantier du Sedif sur le plateau de Saclay concerne son site historique de Palaiseau. S’y trouvent, actuellement, deux réservoirs d’eau, construits, respectivement, en 1936 et 1965 et d’une capacité de 450 m3 pour le premier, et de 2850 m3 pour le second. Le plus ancien sera, au terme des travaux, démoli, et remplacé par un réservoir flambant neuf, pouvant contenir 3100 m3 d’eau.
Le site est également équipé d’une station de surpression, qui fournit chaque jour 2000 m3 d’eau aux 12 000 habitants résidant dans les zones les plus en altitude de la ville. Ses deux pompes, capables de délivrer 150 m3 par heure, seront dans quelques années remplacées par la nouvelle station actuellement en construction : ses trois pompes à vitesse variable – qui pourront à terme être au nombre de 4 – , afficheront des débits pouvant être, à peu près, jusqu’à trois supérieurs.

Sur cette vue d’ensemble du site de Palaiseau du Sedif, l’on distingue, à gauche, le réservoir le plus ancien, à droite, celui construit en 1966 et au centre, la station de pompage en cours de construction.©Jgp

Le réservoir en construction pourra stocker 3100 m3 d’eau. ©Jgp

La nouvelle station de pompage pourra traiter jusqu’à 2200 m3/h lorsque ses trois pompes entreront en fonctionnement. Mais à terme, elle pourra héberger quatre pompes. ©Jgp

La perspective future du site. ©Sedif-Monique Labbé Architectes.

Séduire de nouveaux adhérents

Si ces nouveaux équipements permettront au Sedif de sécuriser l’approvisionnement d’une zone en plein développement, ils constituent également un argument pour le syndicat, qui ne cache pas ses ambitions d’y séduire de nouveaux adhérents. Car beaucoup des communes de la communauté d’agglomération non membres du Sedif se trouvent en plein questionnement : alimentées en général par Suez, elles sont confrontées à des prix très différents. Une situation à laquelle la communauté voisine de Grand Paris Sud (Essonne-Seine-et-Marne) leur propose de mettre un terme en rejoignant le syndicat mixte fermé qu’elle entend prochainement créer. Son objectif ? Racheter le patrimoine de Suez pour contrôler la production de l’eau en régie.

Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau, président de la communauté d’agglomération de Paris-Saclay et vice-président du Sedif ©Jgp

Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau mais également président de la communauté d’agglomération – qui dispose de la compétence en la matière -, reconnaît discuter avec son homologue de Grand Paris Sud Michel Bisson. « Nous sommes ouverts à différentes solutions et les villes choisiront. Cependant, nous souhaitons nous assurer que le futur syndicat mixte fermé consentira les investissements nécessaires au maintien d’une eau de bonne qualité », a-t-il expliqué, en apparté de la visite.
Son collègue Jean-Luc Touly, délégué au Sedif pour le compte de la commune de Wissous, n’a, de son côté, pas hésité à le proclamer : « j’incite toutes les villes de la communauté d’agglomération de Paris Saclay à rejoindre le Sedif ».

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Author: Catherine Bernard