Ile-de-France

Les Français et la ville durable : améliorer le collectif sans contraindre l’individuel

Dans le cadre des présidentielles, l’Université de la ville de demain a réalisé du 9 novembre 2021 au 7 janvier 2022 une consultation citoyenne sur le thème de la ville durable, dans l’objectif de faire réagir ensuite les candidats et ainsi de « nourrir » leurs programmes. Un peu plus de 39 000 personnes dont un tiers de Franciliens ont répondu à la question de savoir comment construire des villes plus durables, pour tous. Pour ce faire, ils ont émis 1 469 propositions (dont 1 395 ont été validées) qui font ressortir que leurs premières préoccupations sont les mobilités (19 % des réponses), suivies de la construction/rénovation (17 %), puis de la nature/biodiversité (15 %) et des aménagements urbains et paysagers (13 %).

Axel Dauchez, Fondateur de Make.org, dévoile les résultats de « Comment construire des villes plus durables, pour tous ». © Jgp

Un peu plus de la moitié de ces propositions (58 %) ont plutôt fait l’objet d’un consensus, tandis que le tiers est controversé et qu’une petite vingtaine a été rejetée. Au final, il ressort 14 grandes idées plébiscitées et 13 controversées dans le sens où aucune majorité ne se dégage.

Les mesures de « végétalisations radicales » ne font pas consensus…

Paradoxalement, les idées qui font consensus figurent en majorité dans la catégorie des paysages urbains et de la qualité du cadre de vie. Les répondants aspirent notamment à davantage de végétalisation et de nature en ville, des quartiers mieux conçus et organisés (plus autonomes et mieux desservis), des éclairages optimisés, mais aussi à une sensibilisation des habitants au civisme pour améliorer ce cadre de vie. Ils invitent enfin à repenser l’esthétique et la qualité de vie dans les espaces urbains. En revanche, les mesures de « végétalisations radicales » de type forêt urbaine ou de ne plus ramasser les feuilles, et concernant l’étalement urbain (densifier, privilégier le collectif à la maison individuelle, limiter les permis de construire dans les lotissements) sont davantage sujet à caution.

Bien que figurant en tête des préoccupations, les sujets touchant aux mobilités peinent encore davantage à faire consensus. Seule la progression vers de nouvelles mobilités (valoriser les mobilités douces) et l’amélioration, voire l’essor, des transports en communs (accessibles à tous) notamment le ferroviaire sont plébiscitées, alors que les avis sont très partagés en ce qui concerne le développement des véhicules électriques, la limitation ou pas de la voiture individuelle et l’encadrement des bruits en ville.

…tout comme les mesures « radicales visant l’économie »

Tout en se prononçant en faveur d’une « ville sûre et accessible à tous » (handicapés, tous âges, femmes) et d’un accroissement de la mixité sociale (56%) et générationnelle (52 %), les répondants sont plus partagés sur la limitation ou non du taux de logements sociaux.

Bertrand de Feydeau (Président de la Fondation Palladio), avec Yannick Jadot, lors de la présentation des résultats de l’enquête, qui a précédé le grand oral de plusieurs candidats à la présidentielle. © Jgp

S’ils sont plutôt d’accord sur la nécessité de recycler l’habitat existant, de favoriser le réemploi de matériaux, d’accélérer et de généraliser la transition énergétique (isolation, solutions énergétiques innovantes) et d’améliorer la gestion des eaux usées et de pluie (pour alimenter les WC et les machines à laver par ex), ils restent là encore divisés sur les mesures « radicales visant l’économie d’énergie ou de ressources », telles que l’installation systématique de panneaux photovoltaïques ou l’imposition de quotas de consommation d’eau et d’énergie, voire l’instauration d’un malus pour les logements mal isolés. Idem pour la systématisation des énergies renouvelables ou au contraire leur suppression, pour développer ou réduire la part du nucléaire ou encore de systématiser le calcul des bilans et empreintes carbones. La mise en place d’une fiscalité carbone pour modifier les usages et les comportements a cependant été largement plébiscitée (55 %). Peu enclins au développement de l’agriculture urbaine, les Français souhaitent toutefois valoriser les commerces et les producteurs locaux, ainsi que limiter les déchets et améliorer leur gestion.

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Author: Fabienne Proux