Marie Le Vern/Chloé Morin : Societing fête ses deux ans

« Nous misons plutôt, immodestement, sur notre intelligence », lance en souriant Marie Le Vern pour expliquer que Societing, qui fête ses deux années, ne mise pas tout sur le réseau de ses créatrices. « Les élus d’aujourd’hui ne se laissent pas convaincre par l’entregent, ils portent des exigences fortes et légitimes », poursuit Chloé Morin. Societing propose donc à ses clients, essentiellement des grands comptes, mais aussi des entreprises à taille humaine, de décrypter l’environnement des marchés qu’ils souhaitent conquérir, à l’aide d’enquêtes d’opinion et d’une connaissance fine du territoire et de ses acteurs.

Chloé Morin et Marie Le Vern.© Jgp

Le décryptage des processus de décision des autorités publiques constitue également leur spécialité. Le tout dans les secteurs concourant à l’intérêt général : santé, énergies, mobilités, fabrique de la ville… En s’appuyant toujours sur le même triptyque : entreprises privées, puissance publique, citoyens.

Les deux femmes se sont connues sous le précédent quinquennat, dans les allées du pouvoir, « J’étais députée, Chloé était conseillère opinion de Jean-Marc Ayrault, puis de Manuel Valls », raconte Marie Le Vern, ex-directrice de la com’ et des affaires publiques de Sogaris, foncière de logistique et ex-députée.

Le sens de l’intérêt général

Chloé Morin, habituée des plateaux télé, des « Informés » à « C dans l’air » notamment, auteure de plusieurs ouvrages à succès, dont « Les inamovibles de la République » ou « On a les politiques qu’on mérite », œuvra également chez Ipsos, après avoir travaillé auprès de Martin Hirsch, alors président de l’Agence de service civique.

« Nous aidons nos clients à adapter leur récit pour se faire mieux entendre », reprend Marie Le Vern. Elles citent tel fonds d’investissement dédié au développement durable, que Societing a accompagné dans sa recherche d’un actionnaire public. « Le renouvellement profond du personnel politique, en cours, et qui risque de s’accentuer encore, change profondément la donne », ajoute Chloé Morin « Il est nécessaire de connaître les nouveaux élus, leurs convictions, leurs raisons d’agir ».

Même chose du côté des attentes et des aspirations des citoyens, dans un monde plus morcelé, individualisé, dans lequel les tendances se succèdent à un rythme élevé. « Nous accompagnons nos clients, par exemple en les aidant à comprendre que tel donneur d’ordre est particulièrement sensible au réemploi ou au recours aux matériaux biosourcés, ou que la rencontre avec les représentants des personnels représente un passage obligé pour être concurrentiel », étaye Marie Le Vern.

Les deux femmes insistent sur leur sens de l’intérêt général. « Aujourd’hui, concluent-elles, la plupart des entreprises privées – en tout cas nos clients – ont compris que l’intérêt général n’est plus l’apanage du secteur public et qu’elles ont intérêt à montrer qu’elles le prennent en compte. Sans quoi, leur modèle économique ne sera pas durable. »