Ile-de-France

En Ile-de-France, le déficit migratoire des jeunes élèves se creuse

La crise sanitaire, avec son lot de confinements, a eu un impact notable sur la mobilité résidentielle des élèves du premier degré, révèle la dernière étude des services statistiques académiques de Créteil, Paris et Versailles. Les élèves sont plus nombreux à quitter la région francilienne qu’à y emménager.

La sortie des élèves, au Lycée Henri IV © Jgp

Ce déficit migratoire s’est creusé, passant de 5 000 élèves en 2019, à 8 100 en 2021, pour atteindre 11 700 en 2022. Ainsi, comparé à 2019, les départs ont cru de 72 % en 2022, les arrivées étant restées quasiment stables (- 0,2 %).

Direction l’Atlantique et la Méditerranée

En 2021, la région Nouvelle Aquitaine est le premier pôle d’attractivité des familles franciliennes, en recevant sept à huit fois plus d’élèves qu’elle n’en envoie vers l’Ile-de-France. C’est notamment le département de la Gironde, avec 900 élèves arrivés (hausse de 58 % du solde migratoire). Dans les Pays de la Loire et la Bretagne, le rapport entre élèves arrivants et sortants est de six à sept. S’en suivent l’Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et la Normandie. Les grandes métropoles régionales sont toutes gagnantes, qu’il s’agisse de Bordeaux, Nantes, Marseille, Montpellier ou encore Toulouse.

Départs vers les départements limitrophes

L’Oise est toujours le premier département à accueillir les élèves franciliens – environ 1 000 en 2021, soit près de 3,5 plus que les entrants. Cette tendance s’explique probablement par le fait que le réseau ferré départemental est grandement intégré à celui de la région francilienne. Cependant, un phénomène nouveau est apparu en 2020, avec des déménagements vers d’autres départements limitrophes de la région, tels que l’Eure, l’Eure-et-Loir et le Loiret. A eux trois, ces territoires accueillaient 60 % plus de jeunes franciliens qu’ils n’en envoyaient en Ile-de-France en 2019, rapport qui a été multiplié par quatre en 2021.

Mouvements centrifuges au sein de la région

Les familles franciliennes s’éloignent du centre, allant de la Seine-Saint-Denis vers la Seine-et-Marne, des Hauts-de-Seine vers les Yvelines, du Val-de-Marne vers l’Essonne. Cependant, les flux les plus dynamiques sont ceux de la Seine-Saint-Denis vers le Val-d’Oise (+ 88 %), du Val-de-Marne vers l’Essonne (+ 47 %), des Hauts-de-Seine vers le Val-d’Oise (+ 43 %).

Paris se distingue par le plus petit nombre d’élèves entrants, comparé aux trois départements de la petite couronne, qui tirent leur épingle du jeu grâce à l’arrivée d’élèves de la Capitale. A eux trois, ils accueillaient, en 2021, 35 % des élèves parisiens, un chiffre en baisse de 10 points par rapport à 2019, le principal des départs bénéficiant aux départements extra-régionaux (+ 8,5 points).

Les communes les plus attractives

Si Paris et quelques communes des Hauts-de-Seine (Levallois-Perret, Puteaux, Issy-les-Moulineaux) se caractérisent par un solde très dégradé (jusqu’à une arrivée contre cinq départs), d’autres villes bénéficient d’un regain d’intérêt. Dans les Yvelines, Versailles ou Rambouillet compensent les départs par des arrivées d’élèves d’autres régions. En Seine-et-Marne, la zone dense frontalière de la petite couronne, ainsi que Melun et Meaux, sont les principaux foyers de mobilités. En Seine-Saint-Denis, ce sont Les Lilas et Romainville qui seules compensent leurs départs.

Lien vers l’étude


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Author: Rouja Lazarova