Hausse des prix de l’énergie : Nanterre demande un blocage des prix
7 millions d’euros dès 2022 et plus du double en 2023. Face à la hausse du coût de l’énergie, la ville de Nanterre (Hauts-de-Seine) demande à l’Etat un blocage des prix, incluant celui des denrées alimentaires. La municipalité annonce également une série de mesures pour réduire à la fois sa consommation et poursuivre ses efforts pour atténuer son empreinte carbone (voir ci-dessous). La mairie demande, par ailleurs, un accès de toutes les communes aux tarifs règlementés de l’énergie et une très forte augmentation du fonds vert mis en place par l’État afin de multiplier les projets d’économies d’énergie favorables à l’environnement.
Patrick Jarry, maire (ex-PCF) de Nanterre. © Jgp
« La charge supplémentaire due à la hausse des prix de l’énergie « s’ajoute à la hausse des coûts de la restauration scolaire et à l’augmentation de la masse salariale à la suite de la décision, pleinement justifiée, de revaloriser les rémunérations de l’ensemble des fonctionnaires, fait valoir la municipalité. En l’état des annonces du gouvernement, tant sur la hausse de la facture énergétique que sur l’augmentation des dépenses de personnel, Nanterre ne bénéficiera d’aucun soutien financier de l’État au motif que le budget national ne ne le permettrait pas, déplore-t-elle. Au même moment, pourtant, le gouvernement n’hésite pas à priver ce même budget de 7 milliards d’euros de rentrées fiscales sur deux ans pour faire un nouveau cadeau aux entreprises en supprimant la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sans, encore une fois, exiger d’elles de contreparties ».
L’empreinte carbone liée aux consommations énergétiques du patrimoine communal a été diminuée de 35 % et la production d’énergie renouvelable multipliée par 13 depuis 2011, grâce, notamment, à la mise en place de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux, ce qui a permis de réduire de plus de 30 tonnes par an les émissions de Co2, fait valoir Nanterre. La Ville agit aussi sur le parc privé par le biais du programme opérationnel préventif d’amélioration des copropriétés (Popac), qui accompagne les copropriétés dégradées dans leurs démarches de rénovation énergétique.
La municipalité s’apprête également à mettre en œuvre un schéma directeur des énergies, en assignant à chaque construction ou rénovation un objectif de consommation finale. « Enfin, sur le plan social, l’équipe municipale a le souci de ne pas aggraver les difficultés des habitants déjà confrontés à une hausse des prix dans de nombreux domaines. C’est pourquoi il a été décidé de prendre en charge la totalité de l’augmentation du prix des denrées alimentaires, soit une facture supplémentaire de 350 000 euros, sans la répercuter sur les tarifs de la restauration scolaire, ni sur les repas proposés aux seniors », indique la municipalité.
– La mise en chauffe des bâtiments communaux sera retardée à la mi-octobre pour tous les sites, à l’exception des établissements accueillant des personnes fragiles, indique la Ville. L’arrêt du chauffage sera fixé au début des vacances de printemps (le 22 avril 2023). Dans les deux cas, une marge de manœuvre sera conservée en fonction des conditions météorologiques.
L’hôtel de ville de Nanterre. © Jgp
– Le chauffage de l’Hôtel de ville et de l’ensemble des bâtiments administratifs municipaux, des bâtiments sportifs, des locaux scolaires et des locaux jeunesse, culturels et sociaux-administratifs sera abaissé d’un degré.
– Les températures de l’air et de l’eau des bassins du palais des sports Maurice Thorez seront également réduites d’un degré, la municipalité faisant le choix de ne pas fermer la piscine municipale en raison du rôle social de cet équipement qui permet, notamment, à tous les enfants des écoles d’accéder au programme « Savoir nager » et aux séniors et personnes en situation de handicap de pratiquer des activités bénéfiques pour leur santé. La gestion de la piscine de Nanterre, chauffée grâce à des chaudières gaz et une pompe à chaleur, fait par ailleurs déjà l’objet d’un contrat de performance énergétique, établi en 2015, souligne la Ville.
– La période des illuminations de Noël sera réduite : elles seront activées du vendredi 16 décembre au dimanche 8 janvier, et aucune décoration lumineuse ne sera installée sur la place de la Boule. Dans le même temps, un travail sera mené pour repenser les décorations durant cette période des fêtes dans un sens plus écologique.
– A plus long terme, une réflexion approfondie sera menée sur l’éclairage public, la question se posant de la diminution de son intensité et de l’accélération du passage en LED de l’ensemble du parc lumineux, à laquelle l’actuelle majorité municipale s’est engagée.
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Author: Jacques Paquier