Ile-de-France

Simi : Le recyclage des friches commerciales ne suffira pas

Ce ne sera pas la panacée universelle et donc pas la solution miracle aux besoins de construction de logements en Ile-de-France à l’heure du zéro artificialisation nette (ZAN) des sols. La région Capitale compte 3400 ha de ces zones et linéaires commerciaux, centres commerciaux, commerces spécialisés et autres hypermarchés en désuétude plus ou moins avancée, sous l’effet de l’explosion du E-commerce, du retour en grâce des achats de proximité et d’une désaffection des populations. Mais seulement 25% de ces surfaces sont ou seront, compte tenu de l’arrivée de nouvelles dessertes (Grand Paris express, prolongation de lignes existantes, Eole), situées à moins de 10 minutes d’une station de transport en commun. Soit 635 ha aujourd’hui et 842 ha lorsque l’ensemble des projets de transports en commun en cours seront achevés.

Vincent Gollain, directeur du département économie de l’Institut Paris Region présente l’étude sur le stand de Grand Paris aménagement au Simi.© Jgp

Les auteurs de cette étude, menée par Grand Paris aménagement et l’Institut Paris region (*) pour le compte de la préfecture de région ont souligné aussi, mardi 6 décembre au Simi, qu’outre leur proximité avec les transports en commun, les friches commerciales devaient également être situées non loin des différents équipements, services et aménités urbaines pour être exploitées. Ce qui restreint encore leur potentiel. « En l’occurrence, chaque site devra faire l’objet d’études dédiées pour évaluer s’il est suffisamment connecté ou connectable à la ville », a souligné Vincent Gollain, directeur du département économie de l’Institut Paris Region.

Des surfaces morcelées, aux multiples propriétaires

Aurélie Paquot, directrice du pôle Appui aux territoires à la direction du développement économique et des partenariats stratégiques de Grand Paris aménagement, a également indiqué que la gouvernance de ces friches, surfaces morcelées aux multiples propriétaires, ne simplifierait pas leur recyclage et l’alignement des intérêts des parties prenantes. Pas plus que les règles régissant l’urbanisme commercial, toutes modifications substantielles ou déplacement de commerces d’une certaine taille étant soumises à l’accord des commissions départementales d’urbanisme commerciale (CDAC), ouvrant droit à recours. Le rapport de GPA et de l’Institut Paris Region formule une série de propositions en vue du recyclage de ces friches en logement, prochainement rendues publiques. En janvier 2021, un rapport parlementaire sur la revalorisation des friches industrielles, commerciales et administratives relevait déjà la nécessité d’une évolution des outils juridiques en la matière.

Ces emprises pourraient également trouver d’autres fonctions que le logement, à l’instar d’activités productives. La vacance effective de ces 3400 ha s’élève actuellement à 14%, a-t-il encore été précisé.

* : l’Institut pour la Ville et le Commerce et le comité d’experts de l’Appel à projets « Repenser la périphérie commerciale » ont aussi participé à cette étude.

 


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Author: Jacques Paquier