Sciences

Une nouvelle espèce de dinosaure exposée à Lyon

Avec sa grande gueule ouverte et son air de vouloir dévorer la première proie venue, ce dinosaure théropode s’est installé pour deux mois et demi dans le hall de l’ancienne gare des Brotteaux, siège lyonnais de la maison de vente Aguttes et seul espace suffisamment vaste pour pouvoir l’accueillir.

La bête fossilisée, mesurant 9 mètres de long, 2,6 de haut et âgée de plus de 150 millions d’années, a été découverte en 2013 dans un ranch de la formation de Morrison, véritable gisement de dinosaures du Wyoming américain. Ce spécimen, qui a tout d’abord été identifié comme un Allosaurus, a finalement créé la surprise. « Il ne correspond à aucune espèce connue ! » explique Éric Mickeler, l’expert en paléontologie de la maison Aguttes, en décrivant « les dents, le pubis, le crâne, les omoplates et d’autres détails anatomiques » qui le différencient d’Allosaurus. Les experts se sont donc arrêtés sur un théropode carnivore et il faudra des études scientifiques complémentaires pour tenter de classifier l’individu, voire ouvrir la voie d’une nouvelle espèce du jurassique supérieur.

En attendant, monté sur une structure métallique réalisée sur mesure, le dinosaure carnivore, complet à 70 % – ce qui est rare – et dans un état de conservation exceptionnel, s’apprête à recevoir la visite du jeune public, des amateurs de paléontologie, des touristes, mais aussi de quelques acheteurs potentiels…

« Jurassic week »

Les experts se sont arrêtés sur un théropode carnivore.

© Aguttes

Exposé jusqu’au 28 mai à Lyon, le dinosaure sera ensuite démonté et transporté à Paris pour être remonté dans la salle d’exposition du premier étage de la tour Eiffel. Le 4 juin, il sera vendu aux enchères. La date n’a pas été choisie au hasard par la maison de vente qui commence à se faire une spécialité des ventes de paléontologie. Le 10 décembre 2016, elle a déjà adjugé pour 1,128 million d’euros un Allosaurus à Kléber Rossillon, la société qui gère la caverne de Pont-d’Arc. Le 16 décembre 2017, c’est un squelette de mammouth qui est parti pour 548 250 euros chez la société Soprema dont l’emblème est justement… un mammouth.

La vente parisienne de ce spécimen américain, propriété d’un Britannique, va s’inscrire dans une véritable « Jurassic week » qui comprendra aussi le lancement du très attendu nouveau Jurassic World sur grand écran, d’une exposition sur le même sujet au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, ainsi que l’organisation, dans la capitale, du cinquième congrès international de paléontologie.

Les clients pour ce genre d’acquisitions se comptent parmi les grands musées d’histoire naturelle, les collectionneurs privés, les fondations, les industriels, susceptibles de permettre l’exposition du spécimen rare au public. « Il aurait sa place au Muséum d’histoire naturelle de Paris, qui, contrairement aux musées allemands ou belges, n’expose pas de pièces originales », estime Éric Mickeler, « ça serait l’occasion de donner un essor à la paléontologie qui connaît un véritable engouement actuellement auprès du public ».


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