Plats industriels : comment choisir son ketchup ? #3

« Avec 1,8 million de bouteilles de ketchup vendues par jour dans le monde, on a l’exemple même de ce qu’a réussi l’industrie agroalimentaire internationale : l’uniformisation des goûts à l’échelle mondiale. » Avec un tel constat, Laurent Chevallier ne vous encourage pas vraiment à acheter et à manger de la sauce tomate froide industrielle. Détrompez-vous. Dans son nouveau livre, L’Indulgence dans l’assiette (Fayard), le médecin nutritionniste donne pléthore de conseils pour continuer à consommer ce condiment sucré-salé, sans porter fortement atteinte à votre santé et à celle de vos enfants, particulièrement friands de ce type d’aliment.
« Les nutritionnistes ne considèrent pas si catastrophique que cela de consommer une sauce froide à base de tomates », note Laurent Chevallier. Symbole de la junk food, le ketchup est source de lycopène – un antioxydant assimilé plus efficacement lorsque les tomates sont cuites –, de provitamines A, de vitamines B, de potassium et de fibres. En revanche, le principal inconvénient des sauces tomates froides est l’absence de mention de l’origine et du mode de culture des tomates cuites. Sur quelques produits, la mention « issue d’une agriculture durable » est inscrite, mais « cela n’a pas beaucoup de signification », précise Laurent Chevallier.
« Fabriquées en Italie »
Après la lecture du livre du journaliste Jean-Baptiste Malet, L’Empire de l’or rouge : Enquête mondiale sur la tomate d’industrie, l’origine des tomates de vos ketchups deviendra sans doute un critère prioritaire d’achat. Ainsi, une grande partie des tomates utilisées dans les sauces « fabriquées en Italie » proviendraient d’autres pays. C’est l’assemblage seul qui est réalisé dans la péninsule et suffit à revendiquer une fabrication locale. Les tomates utilisées seraient notamment originaires de Chine, deuxième producteur mondial de tomates destinées à l’industrie agroalimentaire.
Laurent Chevallier recommande de privilégier les ketchups ne contenant pas d’arôme de synthèse et labélisés bio, « seule garantie du mode de culture sans produit chimique ». La marque Heinz propose, par exemple, une sauce avec peu de sel, annoncée sans colorant, ni conservateur, ni épaississant. Bien sûr, le nutritionniste conseille avant tout de se mettre aux fourneaux : avec 30 minutes devant soi, rien de plus facile que de confectionner soi-même son ketchup à base de tomates, carottes, farine et épices.
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