Sciences

Royaume-Uni : des centaines de personnes disent adieu à Stephen Hawking

Des centaines de parents, amis et collègues se sont réunis samedi 31 mars dans l’après-midi à Cambridge pour faire leurs adieux à l’astrophysicien britannique Stephen Hawking, dont le génie scientifique et le handicap physique avaient fait une personnalité mondialement connue. Les obsèques de cet athée convaincu, qui se déroulent dans l’intimité, ont commencé vers 14 heures (13 heures GMT) dans l’église Saint Mary the Great de l’université de Cambridge (est de l’Angleterre), à deux pas du Gonville and Caius College où il a travaillé pendant plus de 50 ans.

Des centaines d’anonymes rassemblés autour de l’église ont applaudi à l’arrivée du cercueil, porté par six membres de l’université de Cambridge et recouvert de lys et roses blancs représentant l’univers et l’étoile Polaire. La cloche de l’église a sonné 76 coups, un pour chacune des années de vie du célèbre scientifique. « La vie et le travail de notre père ont signifié tant de choses pour tant de gens, croyants comme non-croyants. Ainsi, le service sera à la fois inclusif et traditionnel, reflétant l’envergure et la diversité de sa vie », ont dit ses enfants, Lucy, Robert et Tim, dans un communiqué. « Notre père a vécu et travaillé à Cambridge pendant plus de 50 ans. […] C’est pour cette raison que nous avons décidé d’organiser ses funérailles dans la ville qu’il aimait tant et qui l’aimait en retour », ont-ils expliqué.

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Des célébrités ont fait le déplacement

Parmi les quelque 500 invités à la cérémonie figuraient de nombreuses célébrités, dont le guitariste de Queen Brian May et sa femme l’actrice Anita Dobson, la mannequin britannique Lily Cole et la productrice de cinéma Barbara Broccoli. L’astrophysicien britannique Martin Rees et l’acteur Eddie Redmayne, oscarisé pour avoir incarné le célèbre scientifique dans le film Une merveilleuse histoire du temps en 2014, ont prévu de lire un texte pendant le service, tandis que des éloges funèbres seront prononcés par son fils aîné Robert et la professeure Fay Dowker, une de ses anciennes étudiantes.

Stephen Hawking, connu pour ses travaux sur l’univers, s’est paisiblement éteint chez lui à Cambridge le 14 mars, suscitant une pluie d’hommages rarement égalée pour un scientifique, de la reine Elizabeth II à l’ancien président américain Barack Obama. Des milliers de personnes ont signé le livre de condoléances ouvert après le décès du scientifique, qui avait réussi à toucher un très large public à travers son ouvrage de vulgarisation Une brève histoire du temps, paru en 1988. Apparu dans la série de science-fiction Star-Trek, ou dans The Big Bang Theory, Stephen Hawking était une figure publique reconnue ayant même son personnage dans Les Simpsons.

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L’astrophysicien avait défié les prédictions selon lesquelles il n’avait que quelques années à vivre après avoir contracté très jeune une maladie neurodégénérative paralysante, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, diagnostiquée en 1964. La maladie l’avait progressivement privé de sa mobilité et confiné dans un fauteuil roulant. Il était presque complètement paralysé et incapable de parler sauf à travers son emblématique synthétiseur vocal.

Il reposera aux côtés d’Isaac Newton

Mais dans ce corps distordu par la maladie résidait un esprit extrêmement brillant, fasciné par l’essence de l’Univers, par son processus de formation et par la manière dont il pourrait finir. Son travail s’était concentré sur le rapprochement des théories de la relativité et des quantas. Après les obsèques privées, un hommage plus large sera rendu à Stephen Hawking le 15 juin, lorsque ses cendres seront inhumées à l’abbaye de Westminster, à Londres, un hommage réservé aux plus grands, aux côtés d’un autre géant des sciences, Isaac Newton, car l’abbaye de Westminster accueille les dépouilles des monarques ainsi que des hommes et femmes célèbres.

Né le 8 janvier 1942, 300 ans jour pour jour après la mort de Galilée, Stephen Hawking était devenu, à l’âge de 32 ans, l’un des plus jeunes membres de la Royal Society, la plus prestigieuse institution scientifique de Grande-Bretagne. En 1979, il avait été nommé professeur de mathématiques – un poste qu’avait occupé Newton – à l’université de Cambridge, pour laquelle il avait quitté l’université d’Oxford afin d’étudier l’astronomie théorique et la cosmologie.

Avant les funérailles, le Gonville et Caius College a diffusé sur son site internet de nouvelles photos inédites en noir et blanc du scientifique, le montrant faisant de la voile ou jouant au croquet à l’occasion d’une école d’été pour jeunes astrophysiciens dans un château du Sussex (sud de l’Angleterre), à l’âge de 19 ans, deux ans avant les premiers symptômes de sa maladie. Des camarades contactés par l’institution se sont souvenus de ses idées politiques de gauche et de son espièglerie.

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