Sciences

Kenya : une faille béante divise la science

20 kilomètres de long, jusqu’à 20 mètres de large et 50 mètres de profondeur, une faille impressionnante a surgi à Mai Mahiu, le 18 mars, au sud-ouest du Kenya. Plusieurs jours ont été nécessaires pour recueillir les premières données vertigineuses de cette plaie continentale. Certains scientifiques, notamment la chercheuse Lucia Perez Diaz, ont interprété cette soudaine apparition comme les prémisses de la séparation du continent. En effet, selon les géologues, l’Afrique est en train de se diviser en deux, entre la plaque nubienne et la plaque somalienne, à l’est du continent. Dans 50 millions d’années, la vallée kényane du grand rift deviendra ainsi un vaste océan scindant la corne d’Afrique sur plus de 6 000 kilomètres précise Le Monde .

Une interprétation hâtive pour d’autres scientifiques, comme le chercheur au CNRS Yann Klinger. Selon lui, il s’agirait d’un affaissement du sol produit par les récentes fortes pluies qui ont balayé le pays au mois de mars. D’autant plus que la région a été largement fragilisée par de nombreuses secousses sismiques et des glissements de terrain. En cause : une vive activité géologique locale surveillée depuis longtemps par les géologues du monde entier. « Les scientifiques savent depuis plusieurs années déjà que la plaque tectonique africaine se sépare de la plaque somalienne au niveau de la vallée du grand rift, un phénomène géologique qui s’étend de la mer Rouge au Zambèze, sur plus de 6 000 km et 40 à 60 km de largeur », confirme David Adede, un géologue cité par le journal britannique The Independent.

La faille sismique sur plus de 6 000 km dans la Corne d'Afrique © Le Monde Le Monde

La faille sismique sur plus de 6 000 km dans la Corne d'Afrique © Le Monde Le Monde

La faille sismique sur plus de 6 000 km dans la Corne d’Afrique qui devrait séparer la région en deux parties dans 50 millions d’années. 

© Le Monde Le Monde

Quelle que soit la raison de cette faille gigantesque, à quelques kilomètres de la capitale Nairobi, certains habitants ont constaté des fêlures dans les murs de leur habitation. Une maison a même été ensevelie ainsi qu’une partie d’une autoroute. Certains locaux traumatisés par les récents événements redoutent un scénario apocalyptique imminent. « Rester vivre ici, c’est courtiser la mort », confie à Ouest FranceMary Wambui, 72 ans, qui a vu le sol se fissurer sous ses pieds, coupant sa maison en deux…


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