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Les invertébrés responsables de courants marins ?

Des expériences suggèrent que de petits invertébrés du zooplancton peuvent être à l’origine de courants. Ces animaux devraient donc être pris en compte dans les modélisations climatiques et océaniques.

Une nouvelle étude parue dans Nature suggère que de minuscules invertébrés influencent les courants océaniques. Pour cette recherche de l’université Stanford (États-Unis), les auteurs ont rempli des réservoirs avec de l’eau et de petits crustacés (des artémies), puis ils ont étudié les mouvements d’eau. Ils ont été surpris par la taille des tourbillons observés par rapport à celle des animaux.

Ils ont donc tenté l’expérience avec des réservoirs plus grands : l’un de 1,2 m de haut, avec des diodes de lumière bleue, et l’autre de 2 m de haut, illuminé avec un rayon laser bleu. Ils ont mis dans ces récipients de l’eau avec deux salinités différentes et jusqu’à 135.000 crustacés. Quand les animaux se sont placés au fond du bac, les chercheurs ont allumé les lumières pour que les artémies se déplacent vers le haut.

Le zooplancton fait circuler les masses d’eau

Les chercheurs ont observé que les deux couches d’eau se mélangeaient 1.000 fois plus vite avec les crustacés que si le processus avait été naturel. Le mouvement créé par une artémie est peu important, mais l’effet collectif devient significatif.

Or, dans l’océan, le krill se déplace sur des centaines de mètres sous la forme d’essaims géants, comprenant des millions d’individus. Ces invertébrés marins pourraient donc avoir un impact sur la circulation océanique à plus large échelle : leurs migrations créent des turbulences qui transportent des nutriments et pourraient participer aux changements de température de l’eau. Dans un communiqué, le biophysicien John Dabiri a expliqué : « Le fait que les animaux puissent jouer un rôle important dans le mélange des océans  une idée presque hérétique en océanographie — pourrait donc avoir des conséquences bien au-delà des eaux immédiates où vivent les animaux ».

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