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Mars : couvert de poussière, Curiosity poursuit son enquête sur la crête Vera Rubin

Sur les contreforts du mont Sharp, sur Mars, Curiosity a essuyé la grande tempête de poussière sans dommages. Sillonnant la crête de Vera Rubin, un site très intéressant, le robot-géologue a été confronté à une roche inhabituellement très dure. De quoi se compose-t-elle ?

Quand Curiosity a pris les photos qui composent ce tableau panoramique à 360°, la tempête globale, qui s’était levée sur Mars fin mai, était encore active. Comme le montre cette vue réalisée le 9 août — trois jours avant, le 6 août, le rover fêtait le sixième anniversaire de son débarquement sur la Planète rouge —, les remparts bordant le cratère Gale, à quelques dizaines de kilomètres de là, habituellement visibles, ont quasiment disparu derrière un rideau opaque de poussière. À l’heure actuelle, un mois après, le ciel s’est nettement éclairci.

Pour l’astromobile d’une tonne, tout va bien. Curiosity a traversé cette épreuve sans difficulté, a assuré la Nasa. Toutefois, comme on peut le constater sur cette image mosaïque obtenue avec la caméra du mât, le robot a été repeint aux couleurs de Mars. Pour se débarrasser de cette fine pellicule de poussière, il faudra compter sur le vent martien…

Pour Opportunity, de l’autre côté de Mars, ce n’est pas encore la joie en revanche. En effet, la lumière solaire, si vitale pour le petit rover qui parcourt la planète depuis 2004, a cruellement manqué durant cette période. À présent, l’équipe qui prend soin de lui continue d’espérer qu’il se réveille bientôt et appelle sa famille sur la Terre (hashtag #WakeUpOppy sur Twitter).

Les roches étranges de la crête de Vera Rubin

Toujours en route vers les hauteurs du mont Sharp, Curiosity arpente depuis un an déjà la crête de Vera Rubin (Vera Rubin Ridge ou VRR), sur le flanc nord-ouest. Nommée en hommage à l’astrophysicienne américaine, le site est aussi surnommé la « crête d’hématite ». « La crête n’est pas monolithique, explique Ashwin Vasavada, un des membres de l’équipe. Elle a deux sections distinctes, chacune ayant une variété de couleurs. Certaines sont visibles à l’œil nu et le sont encore plus lorsque nous les regardons dans le proche infrarouge […]. »

Les scientifiques sont très intéressés par la nature de cette couche sédimentaire (rappelons qu’il y avait un lac à cet endroit, voici plus de 3,5 milliards d’années). Mais Curiosity a eu des soucis pour y percer un trou car elle est beaucoup plus dure que n’importe quelle roche forée précédemment. Finalement, après deux tentatives ratées, le robot est parvenu à collecter, début août, un échantillon dans une partie plus tendre. Des questions taraudent l’équipe parmi lesquelles : pourquoi la roche dans cette partie du mont Sharp est-elle si dure et résistante à l’érosion éolienne ? De quoi est-elle faite ? L’enquête est en cours…

Le forage a été baptisé « Stoer », en référence à une ville du nord de l’Écosse, « près de laquelle ont été faites d’importantes découvertes sur la vie terrestre dans les sédiments du lit d’un lac » indique la Nasa. La suite au prochain épisode avec, qui sait, de nouvelles surprises sur l’histoire passée de Mars.

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