Sciences

Le Nobel de médecine au Suédois Svante Pääbo, pionnier de la paléogénomique

Le scientifique a séquencé l’ADN de l’homme de Néandertal. Une révélation qui a permis d’avancer dans « l’exploration » de l’être humain, salue le jury.

Source AFP

Svante Paabo a sequence l'ADN de l'homme de Neandertal.
Svante Pääbo a séquencé l’ADN de l’homme de Néandertal. © MIGUEL RIOPA / AFP

Temps de lecture : 2 min

Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué lundi 3 octobre au Suédois Svante Pääbo, 67 ans, pour le séquençage du génome de l’homme de Néandertal et la fondation de la paléogénomique. « En révélant les génétiques différences qui distinguent tous les humains vivants des hominidés disparus, ses découvertes ont donné la base à l’exploration de ce qui fait de nous, humains, des êtres aussi uniques », a salué le jury.

Âgé de 67 ans et installé en Allemagne depuis des décennies, Svante Pääbo a découvert en 2009 qu’un transfert de gènes de l’ordre de 2 % avait eu lieu entre ces homininés aujourd’hui disparus et l’Homo sapiens. « Les différences génétiques entre Homo sapiens et nos plus proches parents aujourd’hui éteints étaient inconnues jusqu’à ce qu’ils soient identifiés grâce aux travaux de Pääbo », a ajouté le comité Nobel dans sa décision. Svante Pääbo a découvert qu’un transfert de gènes avait eu lieu entre ces hominidés aujourd’hui disparus et l’Homo sapiens. Ce flux ancien de gènes vers l’homme d’aujourd’hui a un impact physiologique, par exemple en affectant la façon dont notre système immunitaire réagit aux infections.

Pääbo, natif de Stockholm, avait été considéré comme nobélisable depuis longtemps, mais avait disparu de la liste des favoris ces dernières années. Son père, Sune Bergström, avait également reçu le Nobel de médecine en 1982. 

Le prix s’accompagne d’une récompense de 10 millions de couronnes (environ 920 000 euros). L’année dernière, le prix Nobel de médecine avait été décerné aux Américains Ardem Patapoutian et David Julius pour leur découverte sur la façon dont le système nerveux transmet la température et le toucher.

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Un prix encore très masculin

Le millésime se poursuit à Stockholm mardi avec la physique et mercredi avec la chimie, avant les très attendus prix de littérature jeudi et de la paix vendredi, seule récompense décernée à Oslo. Le plus récent prix d’économie clôt le millésime lundi prochain. Avec ce 113ᵉ Nobel de médecine, ils sont désormais 226 individus à s’être vu décerner le prix « de physiologie ou de médecine » depuis sa création, dont 12 femmes. Aucune organisation n’a jamais été récompensée, ce qu’interdisent les règles de l’Institut Karolinska qui décerne le prix. 

Des chercheurs américains ou basés aux États-Unis, de sexe masculin, dominent encore largement les Nobel scientifiques ces dernières décennies, malgré les efforts des jurys pour sacrer davantage de femmes. Le millésime 2021 des Nobel n’avait pas dérogé à la règle, avec 12 lauréats et une seule lauréate. Tous les prix scientifiques étaient allés à des hommes.

Pour la littérature jeudi, des critiques interrogés par l’Agence France-Presse penchent pour un nom plus connu, après deux lauréats sortis de l’ombre, la poétesse américaine Louise Glück en 2020 et le romancier britannique d’origine tanzanienne Abdulrazak Gurnah l’an dernier.

Mais c’est le prix de la paix qui devrait à nouveau avoir le plus de retentissement cette année, dans le lourd contexte de la guerre en Ukraine. Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, un conflit interétatique ne s’était déroulé aussi près d’Oslo.

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