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La communauté universitaire française mobilisée face aux défis de l’intelligence artificielle

Les choix poursuivis dans le domaine de l’intelligence artificielle auront sans nul doute des impacts durables sur notre vie quotidienne. Les inquiétudes engendrées dans ce domaine restent fortes et réelles, polarisant plus que jamais les opinions publiques mondiales. De nombreux bouleversements disruptifs sont en cours dans de multiples domaines comme l’éducation et son apprentissage, l’environnement, l’énergie, la finance, la défense, la cybersécurité, la santé…

Pour répondre à ces défis, la communauté universitaire et de la recherche doit être mobilisée et prendre toute la place qui lui revient. À travers et à partir de la communauté scientifique, c’est l’ensemble des acteurs de l’intelligence artificielle qui se mobiliseront également pour anticiper risques mais surtout opportunités des découvertes de la science. Les solutions technologiques aux multiples enjeux sociétaux, environnementaux et autres appellent des technologies complexes qui elles-mêmes nécessitent une expertise et une recherche publique et privée d’excellence reposant sur une formation initiale également d’excellence.

Former davantage d’experts et de futurs chercheurs est un impératif.

En France, nous disposons d’un vivier de chercheurs et d’ingénieurs performants avec une formation de qualité, notamment en mathématiques et dans le numérique, reconnue internationalement. La France se place au 4e rang mondial en termes de publications scientifiques dans le domaine de l’IA. Il en va de même pour la recherche en informatique. Nos universités, nos grandes écoles, le CNRS, l’Inria, le CEA participent activement au développement de la recherche publique en produisant des travaux aujourd’hui largement reconnus sur plan international. Nous disposons en France d’un tissu industriel et de start-up de tout premier plan qui place notre pays parmi les nations les plus entreprenantes. C’est une richesse sur laquelle nous devons capitaliser.

L’enseignement supérieur devra faire face aux évolutions majeures des métiers induites par le numérique et le développement de l’IA. Pour cela, le dialogue avec l’entreprise doit être encore plus dense. La dynamique de la destruction créatrice est bel et bien à l’œuvre. Si de nouveaux métiers seront créés, d’autres seront détruits, et c’est là la source de l’innovation et du progrès. Former davantage d’experts et de futurs chercheurs est un impératif.

Promouvoir l’interdisciplinarité, les passerelles et la transversalité en est un autre. La France pourra alors capitaliser sur ses atouts en se positionnant au meilleur niveau dans la compétition mondiale qui est lancée dans le domaine de la recherche en IA. C’est un défi collectif dans lequel la communauté universitaire, en coorganisant une conférence mondiale du Web, prend toute sa part.

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* professeur des universités, président de l’université de Lyon, vice-président de la Conférence des présidents d’université.


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