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Cambridge Analytica : attendez-vous à de nouveaux épisodes !

Vous pensiez en avoir terminé avec l’affaire Cambridge Analytica, soupçonnée de s’être servie de données privées de plus de 30 millions d’utilisateurs pour influencer l’élection américaine ? Manqué ! D’après Business Insider, une grande partie de sa direction a rejoint les rangs d’Emerdata Limited, une entreprise de données, elle aussi basée à Londres. C’est le cas par exemple d’Alexandre Nix, « suspendu » le 21 mars parce qu’il avait expliqué devant une caméra cachée de Channel 4 qu’il était possible de piéger des hommes politiques en ayant recours à des prostituées… D’après la journaliste Wendy Siegelman, il aurait été rejoint dans cette nouvelle aventure par Rebekah et Jennifer Mercer, deux filles du milliardaire américain Robert Mercer, qui avait créé Cambridge Analytica avec Steve Bannon. Le métier d’Emerdata ? Le « data processing » et « l’hébergement », précisent les statuts recensés par Companies House.

Et pourtant, même si Emerdata venait à disparaître, d’autres seraient prêtes à prendre le relais. C’est le cas par exemple de Genus AI, qui vient de lever un million de dollars. Cette société britannique s’emploie, entre autres, à mobiliser les consommateurs existants ou à venir dans une « voie émotionnelle et intelligente ». Elle veut ainsi combiner les avancées en « machine learning, neurosciences, psychologie et sciences comportementales ». Si elle a avant tout des applications commerciales, elle ne s’interdit pas d’intervenir dans la communication publique. Idem avec Aggregate IQ, une société canadienne qui, bien qu’affirmant n’avoir aucun lien avec Cambridge Analytica, et travailler « en pleine conformité avec toutes les exigences juridiques et réglementaires dans tous les endroits où [elle] exerce des activités », aurait néanmoins, d’après le lanceur d’alerte Christopher Wylie, joué un rôle dans le vote du Brexit.

Jouer sur les faiblesses des électeurs

Quelle est la perspective de voir ces sociétés prendre leur envol ? Elles peuvent être utilisées par les hommes politiques de tous bords, pour tenter, en jouant sur les faiblesses des électeurs, d’orienter leur choix, comme on le voit dans le dernier épisode de #TECH24, l’émission high-tech de France 24 présentée avec Marjorie Paillon et dont Le Point.fr est partenaire. C’est ce genre de pratiques qui a poussé Mark Zuckerberg à expliquer le 25 mars, sur de pleines pages de The Observer, The New York Times et le Washington Post, qu’il serait davantage vigilant à l’avenir sur l’utilisation de données privées par des entreprises présentes sur son réseau social. Il veut aller vers davantage de protection. On ne demande qu’à le croire. Car avec le Réglément général sur la protection des données des Européens (RGPD) qui entrera en vigueur le 26 mai en Europe, les utilisateurs seront sans doute beaucoup plus regardants sur les informations les concernant.


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