Un Google doodle pour l’horloger autodidacte John Harrison
L’Anglais John Harrison, ébéniste de formation devenu horloger autodidacte, a révolutionné l’univers de la navigation par ses inventions horlogères. Honneur ultime, 325 ans après sa naissance, le moteur de recherche Google en a fait son doodle du jour.
John Harrison est né à Foulby, dans le comté du Yorkshire, en Angleterre, le 3 avril 1693. Mais certaines sources prétendent qu’il serait né le 24 mars… La légende veut en tout cas que sa passion pour l’horlogerie soit née dans sa petite enfance alors qu’il était atteint de la varicelle. Afin de lui changer les idées, on lui aurait offert une montre dont il aurait passé beaucoup de temps à essayer de comprendre le fonctionnement.
Nullement formé à la technique de l’horlogerie durant son enfance, c’est en tant qu’ébéniste qu’il gagne sa vie. Mais la passion de l’horlogerie n’est pas loin. Très jeune, il fabrique des horloges en bois, dont certaines sont aujourd’hui encore exposées dans des musées britanniques. Son goût pour l’horlogerie l’amène à étudier seul et à faire des pas de géant. Vers 1728, John Harrison invente le pendule à balancier bimétallique, moins sensible aux changements de température, une invention majeure pour l’horlogerie. Cependant, la création phare qui fera passer John Harrison à la postérité est le chronomètre de marine, un objet fondamental pour les navigateurs, à la création duquel il se voue dès 1730.
La grande difficulté des navigateurs de cette époque-là était d’établir la longitude, ce positionnement d’est en ouest dont une mesure précise est essentielle pour éviter aux navires de s’échouer. Le problème était d’une telle envergure que certains pays d’Europe avaient lancé un concours récompensant celui qui en trouverait la solution. C’est notamment le cas du Bureau des longitudes britannique en 1714, qui offrait une récompense de 20 000 livres à quiconque mettrait au point un instrument de navigation fiable.
Cinq années de travail
John Harrison mettra cinq ans pour imaginer et fabriquer son premier chronomètre, baptisé H1 (1736), dont George Graham fut l’un des cofinanceurs. Entamé en 1728, son chronomètre de marine sera finalement opérationnel en 1735. Le succès de son invention lui vaut une bourse qu’il va mettre à profit pour créer le H2, plus petit, également récompensé. La recherche de la perfection le pousse à se remettre sans cesse à l’ouvrage pour améliorer ses travaux. Le H3 naîtra ainsi de la découverte d’un défaut dans le modèle précédent. Récompensé par la médaille Copley en 1749, John Harrison ne s’arrête pas là pour autant. Le H4 (en 1759, plus de 20 ans après le prototype) est inspiré des travaux d’horlogerie de Thomas Mudge.
Harrison aura beau avoir mis cinq ans à le concevoir, son chronomètre ne convainc que partiellement les jurés. Las d’attendre un énième recours devant le Parlement, John Harrison, qui a déjà commencé la fabrication de son dernier modèle, le H5, s’adresse directement au roi George III, à qui il fait personnellement tester son chronomètre de marine. Impressionné, le roi interfère lui-même auprès du Parlement de sorte que l’horloger sera récompensé pour son invention en 1773. John Harrison décédera trois ans plus tard, à l’âge de 83 ans. Mais ses inventions l’ont fait passer à la postérité. Certains de ses procédés sont d’ailleurs toujours utilisés dans l’horlogerie moderne comme le roulement à rouleaux, le balancier bimétallique et le bilame.
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