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Facebook : tout est de notre faute

Facebook, qui nous encourage depuis des années à pratiquer l’exhibitionnisme digital, nous offre aujourd’hui un miroir pour mesurer l’étendue de notre narcissisme. Cet outil se cache dans la fonction de « copie des informations personnelles que vous avez partagées sur Facebook », que vous retrouvez dans vos paramètres. Faites-en l’expérience, c’est amusant. Vous redécouvrirez de vieilles publications que vous aviez oubliées, des « amis » numériques que vous avez sortis de votre vie, des invitations à des événements auxquelles vous n’avez jamais répondu et même, pour les plus dinosaures d’entre nous, quelques pathétiques « pokes », du nom de cette petite tape sur l’épaule virtuelle aujourd’hui détrônée par les likes et autres lol (pas forcément plus glorieux).

Mais vous n’apprendrez rien sur vous-même et bien peu sur le monde qui vous entoure. Car tout ce qui se trouve compilé dans ce fichier vient de vous. Peut-être ressentirez-vous une légère gêne en constatant que Facebook est réellement une entreprise privée qui fait – attention, scoop – commerce de vos données. Et peut-être aurez-vous le sentiment agaçant d’avoir été trop peu attentif lors de vos inscriptions sur des sites tiers qui vous demandent d’utiliser vos identifiants Facebook, ou en laissant tous vos contacts téléphoniques se télécharger dans votre compte. Mais n’oubliez pas : tout ce qui se trouve dans ce fichier est de votre faute. Vous avez laissé faire.

Dépendance

La rubrique « publicités » se révèle de loin la plus divertissante du fichier de données téléchargeables. L’algorithme qui déduit vos centres d’intérêt semble bien mal inspiré. Ainsi l’auteur de cet article s’est vu suspecté d’entretenir un intérêt secret pour la « Rugby League » sans n’avoir jamais regardé un seul match de rugby de sa vie, ou pour le pape François qui fait assez peu partie de ses préoccupations quotidiennes, pas plus que « Saint-Pierre » que Facebook propose à des annonceurs comme thèmes publicitaires pertinents.

La vie privée a-t-elle encore un sens dans une période où les internautes s’insultent à visage découvert, dans un flot de commentaires sur leur dernier repas de Noël ou la photo de leur chien  ? S’il existe un grand péril de la data, le voici généreusement alimenté par la dépendance aux likes. Le premier ennemi de l’homo numéricus, c’est lui-même.

Consultez ici quelques conseils pour ne plus tout partager


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