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Les infirmières attendent plus de responsabilités à l’avenir

Les infirmières jouent un rôle essentiel dans notre système de santé et elles comptent bien voir leur part de responsabilités augmenter. C’est ce qui ressort des réponses au questionnaire que leur a adressé, en novembre dernier, la MACSF (Mutuelle d’assurances du corps de santé français). Son but était de mieux savoir comment elles percevaient l’évolution de leur rôle et de leur mode de travail dans l’avenir, ainsi que la façon dont elles pensaient que les innovations technologiques allaient transformer leur métier. La mutuelle présente les résultats obtenus chez 8 000 d’entre elles. Pour mémoire, elles sont aujourd’hui plus de 660 000 à exercer cette profession, dont plus de 433 000 à l’hôpital. Et si le nom de ce métier est toujours cité au féminin, c’est qu’il ne compte que 12 % d’hommes…

Quatre-vingt-onze pour cent des infirmières interrogées pensent qu’elles auront plus de responsabilités en 2030, 92 % que le travail de coordination fera alors partie intégrante de leur quotidien et 89 % que les médecins leur délégueront davantage de tâches. Manifestement, la France n’est pas très en avance dans ce domaine. Dans son dossier de presse, la MASCF note qu’au Québec le statut d’infirmière praticienne spécialisée de première ligne (IPSPL) a été créé en 2007. Il permet à ces personnes – qui exercent en partenariat avec un ou plusieurs médecins de famille – de mener des actions de promotion de la santé, de prévention et de traiter des patients présentant un problème courant, une maladie chronique stable ainsi que de suivre une grossesse. À Montréal, un projet-pilote a même été lancé en 2014 : une clinique sans médecin et gérée par des IPSPL et des infirmières bénévoles, qui offre des soins de première ligne à des personnes vulnérables.

Les robots pourraient aider au déplacement des patients

En France, la loi de modernisation du système de santé, de janvier 2016, a toutefois créé un nouveau statut, celui d’infirmière de pratique avancée (IPA), délivré après une formation de master. « L’IPA doit permettre de combler un déficit d’offre de soins dans un pays où le vieillissement de la population, les polypathologies, l’explosion des maladies chroniques et l’inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire posent problème », peut-on lire. « Selon des modalités qui restent à établir par décret, ces infirmières pourraient assurer des consultations propres, suivre des patients atteints de pathologies chroniques et même prescrire certains traitements. »

Côté progrès technologiques, 61 % des étudiants infirmiers pensent que les robots feront partie de leur quotidien en 2030. Des objets connectés impactent déjà leur activité, comme les piluliers sécurisés associés à un boîtier électronique qui mesure l’observance en temps réel et à distance, le système flash d’autosurveillance du diabète (sans piqûre) et de nouvelles applications mobiles comme l’enregistrement des constantes, le suivi des états cliniques des patients, le scan des ordonnances, la traçabilité des prélèvements à domicile … À l’avenir, les robots pourraient aider au déplacement des patients, mesurer la tension et la saturation en oxygène ou encore délivrer les médicaments aux patients directement dans leur chambre. Si 66 % des infirmières s’accordent à dire que les innovations devraient leur permettre de consacrer plus de temps à la réalisation des soins, 80 % craignent qu’elles entraînent la déshumanisation du soin et des hôpitaux.


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