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Laura Chaubard, une experte en armement nouvelle DG de Polytechnique

Ancienne de la DGA et du cabinet de la ministre des armées Florence Parly, elle a transformé le paysage de l’innovation militaire en France.

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Des etudiants de l'ecole Polytechnique lors d'une ceremonie, le 11 novembre 2019 a Paris.
Des étudiants de l’école Polytechnique lors d’une cérémonie, le 11 novembre 2019 à Paris. © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

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Laura Chaubard, la nouvelle directrice générale de Polytechnique, nommée mercredi 5 octobre en conseil des ministres, est une experte de l’innovation militaire. Passée comme étudiante par la prestigieuse école (promotion X99), elle obtient ensuite un doctorat d’algorithmique à l’université Paris-Diderot. Elle rejoint en 2006 la Direction générale de l’armement (DGA), la branche du ministère des Armées en charge de fournir leurs équipements aux militaires, des blindés aux avions, en passant par les navires, les fusils d’assaut, les missiles ou encore les uniformes.

Ingénieure générale de l’armement, elle se consacre notamment à l’intelligence artificielle appliquée à la défense, un champ alors totalement nouveau dans l’esprit des décideurs. Puis, de 2013 à 2016, elle est cheffe du bureau des PME stratégiques. Son rôle est de superviser et soutenir l’écosystème des entreprises essentielles à la souveraineté de la France mais qui sont « sous le radar », notamment les sous-traitants des géants comme Dassault, Nexter ou Naval Group. En 2017, toujours à la DGA, elle pilote les travaux de programmation budgétaire des armées pour la période 2018-2022, alors qu’Emmanuel Macron vient d’être élu président de la République et a annoncé une hausse historique des crédits.

Un remodelage de l’innovation de défense

En août 2017, Laura Chaubard rejoint le cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly, en tant que conseillère pour l’innovation et le numérique, alors que le mot cyberguerre est enfin sur toutes les lèvres au sommet de l’État. Forte de son expérience de gestion des PME stratégiques, elle est une actrice clé dans le bouleversement majeur du système d’innovation français avec la création de l’Agence innovation défense (AID). Cette nouvelle entité doit être plus agile et plus réactive que la vénérable DGA, formidable outil pour gérer des programmes de sous-marins nucléaires sur trente ans, mais moins habituée à jongler avec des start-up. L’AID reste placée sous la tutelle de la DGA, mais son ancien patron, le bouillonnant Emmanuel Chiva, vient de prendre les rênes de la maison mère en devenant fin juillet le nouveau délégué général pour l’armement.

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Pour assurer la survie des entreprises essentielles à la souveraineté de la France, Laura Chaubard fait créer le fonds Définvest, un organe réactif capable de sauver des start-up au pied levé, comme cela a été le cas lorsque la pépite française Preligens (experte de l’IA pour l’analyse d’images satellitaires) a failli être rachetée par la CIA. En complément de ces deux accomplissements majeurs, elle est aussi au cœur de la création de la Direction générale du numérique au ministère des Armées, et elle rédige la feuille de route intelligence artificielle des militaires. En octobre 2019, elle quitte le ministère pour prendre la direction générale de l’Établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette, à Paris. Elle participe au forum Futurapolis du Point, à Toulouse, et détaille sa vision de l’innovation militaire de demain (voir vidéo ci-dessous), ainsi que sa perception du monde culturel dans la crise du Covid. Trois ans plus tard, en octobre 2022, elle prend la tête de l’X.


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