Uncategorized

Le biomimétisme œuvre pour la biodiversité

9 septembre 2021

Le biomimétisme œuvre pour la biodiversité

Comment la biodiversité peut-elle s’exprimer dans nos villes ? Avec une nouvelle manière de concevoir la ville comme un écosystème vivant, le biomimétisme apporte une solution innovante.

Les villes se végétalisent : la nature ne se niche plus seulement dans les « espaces verts », les squares et autres jardins. Non, les toits et les façades d’immeubles acceuillent, de plus en plus, le végétal et sa biodiversité.

Les surfaces végétalisées sont en effet aujourd’hui des éléments centraux de l’architecture et de l’urbanisme. Elles participent au développement d’une micro-faune venant enrichir la biodiversité. En milieu urbain, la diversité des espèces peut être élevée. Paris, par exemple, compte 1 382 des 1 800 espèces végétales recensées sur l’ensemble de la région Île-de-France.

Au-delà du verdissement des surfaces urbaines, le biomimétisme permet d’aller plus loin.

Plus de 4 milliards d’années de R&D de la nature

Photo d'un martin-pêcheur
Qu’est-ce que le biomimétisme ? Une démarche qui a pour but de s’inspirer du vivant et tirer parti des solutions et créations éprouvées par plus de quatre milliards d’années d’évolution.

Ce processus fait le constat suivant : les 10 millions d’espèces vivantes, les multiples formes et structures, les matériaux développés par essais-erreurs ou encore la production d’énergies sont le résultat d’une adaptation efficace et performante de la nature pour répondre à ses besoins. Et, plusieurs exemples peuvent être avancés pour démontrer ce génie de la nature.

  • Ainsi, au Japon, la conception de l’avant d’un train à grande vitesse s’est inspirée de la forme du bec du martin-pêcheur, redoutable d’efficacité dans sa pénétration dans l’eau pour attraper sa proie. Avec la forme en bec, la pénétration du train dans les tunnels s’effectue en éliminant le plus possible les interférences. Résultat : une réduction de consommation d’énergie de 16% et une augmentation de vitesse de 10%.
  • Dans le domaine architectural, l’étude des termitières, des matériaux utilisés et de leur structures complexes de ventilation a permis de concevoir des bâtiments aux performances énergétiques autonomes sans besoin de système extérieur de climatisation. Le centre d’affaires d’Harare (Eastgate Center), capitale du Zimbabwe, fait partie de cette inspiration. Résultat : ce bâtiment est autonome à 90% et dépense 35% d’énergie en moins par rapport aux autres immeubles du pays.

Les exemples sont abondants, et le champ du biomimétisme quasi infini. Car, la nature, dans son adaptation continue, a évolué dans plusieurs domaines : énergies, élaboration des formes et des structures de matériaux, champ de l’information, gestion des ressources, etc. Le tout, opéré dans une visée holistique, un écosystème performant, autosuffisant et regénératif : en un mot, le vivant dans sa dynamique.

Le biomimétisme promu par le Gouvernement

Le biomimétisme fait partie intégrante de la Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable.

Le dossier

La ville à l’image du vivant

Photo d'artiste d'un projet urbain de ville végétalisée

Adapter nos villes en adoptant le paradigme du vivant. C’est le cahier des charges des approches biomimétiques. La biodiversité en fait partie en intégrant le vivant dans la ville. Qu’est-ce à dire ?

Au-delà de la simple végétalisation des surfaces urbaines existantes, aujourd’hui nombreux sont les projets de construction et urbanistiques qui pensent l’espace urbain comme un écosystème vivant permettant le développement de la biodiversité.

Par exemple, avec des façades permettant l’installation spontanée de végétaux. Des réservoirs de biodiversité conçus à l’image des supports minéraux naturels où se développent à foison les végétaux et la micro-faune qu’ils abritent.

L’ambition de création d’un écosystème urbain vise plus loin. Une presque révolution copernicienne : bâtir les villes et leurs infrastructures non pas en intégrant la nature, mais des villes qui seraient elles-mêmes intégrées dans la nature. Entendons-nous, non pas en transportant les villes dans les forêts mais en concevant les villes fonctionnant comme la nature.

Concrètement, nos bâtiments et leurs circuits devraient  :

  • purifier l’air en produisant de l’oxygène et en séquestrant le carbone avec le développement de la biodiversité ;
  • produire de l’énergie. Des bâtiments avec des façades de culture de micro-algues existent, notamment à Champs-sur-Marne. Elles font office de thermorégulation et de création de biomasse pour la production, par exemple, de biocarburants ou d’hydrogène ;
  • permettre une gestion économe de l’eau par un circuit de stockage et de purification de l’eau.

 

« Les sociétés humaines sont des systèmes vivants qui font face aux mêmes enjeux et qui sont soumis aux mêmes contraintes environnementales et lois physico-chimiques (limites planétaires, cycles biochimiques, cycles géologiques…) que les systèmes vivants non humains. » ( Kalina Raskin, directrice générale du Ceebios)

 

En prenant les systèmes biologiques comme modèles, on réconcilie la technosphère avec la biosphère : le développement et les activités industrielles avec l’environnement, ses ressources et sa biodiversité.
On associe aussi innovation et responsabilité sociétale puisqu’il repose sur l’étude des systèmes naturels pour créer de nouveaux produits, services et modèles d’organisation sociales.
 

Le Ceebios, maître-d’oeuvre du biomimétisme

En partenariat avec le ministère de la Transition écologique et l’Ademe en particulier, le Ceebios (Centre d’étude et d’excellence sur le biomiméitisme) est la structure en France qui développe le biomimétisme dans les stratégies de R&D des entreprises souhaitant s’engager dans ces innovations du vivant.

Découvrir le Ceebios


Source
Auteur: Gouvernement.fr