Pollution au chlordécone : la collectivité territoriale de Martinique se porte partie civile

Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par ce pesticide, largement employé dans les bananeraies, selon Santé publique France.

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France Télévisions

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La collectivité territoriale de Martinique (CTM) a annoncé, mardi 12 octobre, qu’elle allait se porter partie civile dans le procès pour empoisonnement au chlordécone, un pesticide qui a causé une importante pollution dans l’île ainsi qu’en Guadeloupe. « Par ce geste historique, la Collectivité de Martinique, en tant que corps constitué, se saisit d’un dossier qui a impacté des générations de Martiniquaises et de Martiniquais« , a précisé la CTM dans un communiqué.

« Chacun connaît mes engagements sur le chlordécone. C’est un scandale d’État, sanitaire, avec des répercussions mortifères sur notre population, a ajouté le président du Conseil exécutif de Martinique et ancien député du territoire, Serge Letchimy. Les Martiniquais sont cinq fois plus exposés aux cancers de la prostate. Le rapport parlementaire que j’ai rendu en 2019 a posé les constats. Il s’agit désormais de réparer. »

Des associations martiniquaises et guadeloupéennes, qui avaient déposé plainte il y a quatorze ans pour empoisonnement au chlordécone, ont appris début 2021 que cette plainte pourrait tomber sous le coup de la prescription. Cela avait suscité incompréhension et colère dans les deux îles. La CTM entend faire jouer le poids de ses élus dans la balance pour que cette affaire ne soit pas prescrite.

Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles. Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France.


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