La nouvelle stratégie énergétique de la France
La nouvelle stratégie énergétique de la France
Positionner la France pour produire massivement de l’électricité décarbonée, c’est l’enjeu des prochaines décennies. « Nous devrons être en mesure de produire jusqu’à 60 % d’électricité en plus qu’aujourd’hui », a indiqué le président de la République, à l’occasion d’un déplacement à Belfort le 10 février 2022. Pourquoi ? Car le monde de demain sera plus électrique.
Les nouveaux contours du paysage énergétique sont déjà dessinés. Nos sociétés numériques se traduisent par une électrification des pratiques. Leurs activités sociales, culturelles et économiques sont désormais dépendantes des structures de données et des réseaux de communication s’appuyant sur la puissance et la stabilité des serveurs.
Le parc automobile et plus largement les transports – des véhicules des particuliers aux transports par les airs – effectuent déjà leur mue vers la motorisation électrique, que ce soit par batterie ou hydrogène. Par la conduite de grands projets, des trains, des avions et des bateaux à l’hydrogène, les transports suivent la voie de la décarbonation. « En 2017, moins d’1 voiture vendue sur 20 était électrique. En 2020, nous sommes passés à 1 sur 10. En 2021, à 1 sur 5 », a souligné le chef de l’État.
Soutenus par le plan France 2030, les cimentiers, les sidérurgistes, passent de fours thermiques à des fours électriques, comme ArcelorMittal va le faire à Dunkerque.
Le tout s’inscrit dans l’action contre le dérèglement climatique avec pour objectif la neutralité carbone en 2050 et, pour corollaire, la nécessaire sortie des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).
Afin de répondre à la demande croissante en électricité, tout en réduisant la part d’énergies fossiles, le président de la République entend faire évoluer le bouquet énergétique français en misant sur les énergies renouvelables et le nucléaire.
Développer massivement les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables privilégiées sont :
- le solaire : multiplier par dix ses capacités de production, et dépasser les 100 GW d’ici 2050 ;
- l’éolien en mer : créer une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Objectif : 40 GW en service en 2050. L’entrée en service du premier parc est prévu dans les prochains mois ;
- l’éolien terrestre : le développement continuera à raison d’une stratégie raisonnable et progressive : 18,2 GW produits par an aujourd’hui et avec un doublement de la puissance d’ici 2050 (VS 2030 tel que prévu initialement) – les maires auront la liberté de décider là où l’implantation d’éoliennes sera permise et pourront bénéficier d’avantages fiscaux liés à ces éoliennes.
Développer le secteur du nucléaire
Plusieurs décisions ont été prises dans le secteur du nucléaire.
S’agissant du parc existant :
- plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l’avenir, sauf pour des raison de sûreté. Cette décision s’appuie sur les travaux de RTE et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ;
- le prolongement au-delà de 50 ans de la durée de vie de tous les réacteurs actuellement en service. Cette décision sera étudiée par EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les régulateurs les plus exigeants du monde en matière de sécurité comme les maintenances récentes nous l’ont rappelé.
S’agissant du programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires
- 6 EPR2 seront construits d’ici 2050. Le chantier du premier réacteur débutera en 2028, pour une mise en service prévue en 2035. De plus, des études seront lancées pour la construction de 8 autres réacteurs EPR2. La commission nationale du débat public sera saisie pour permettre une large concertation du public dès le second semestre 2022.
En parallèle, le chef de l’État a annoncé un programme financé à hauteur de 1 Md € – dans le cadre de France 2030 – pour faire émerger de nouveaux types de réacteurs.
Objectif : une capacité de production supplémentaire de 25 GW d’ici 2050.
- 500 M€ au projet « NUWARD » de petits réacteurs modulaires (PRM) porté par EDF. Le 1er prototype est prévu pour 2030.
- 500 M€ pour faire émerger des réacteurs innovants produisant moins de déchets.
Source
Auteur: Gouvernement.fr