Réduire la pollution de l’air pourrait aussi profiter aux rendements agricoles

Selon l’étude de l’université de Stanford (Californie) et publiée, mercredi 1er juin, dans « Science Advances », la présence d’oxydes d’azote, dans certaines conditions, facilite la formation d’ozone dans la zone la plus basse de l’atmosphère.

Selon l’étude de l’université de Stanford (Californie) et publiée, mercredi 1er juin, dans « Science Advances », la présence d’oxydes d’azote, dans certaines conditions, facilite la formation d’ozone dans la zone la plus basse de l’atmosphère.

On connaissait déjà leurs effets néfastes sur la santé humaine, on arrive, désormais, à estimer leurs conséquences sur les rendements agricoles. Une étude menée par l’université de Stanford (Californie) et publiée mercredi 1er juin dans Science Advances démontre que les oxydes d’azote – notamment le dioxyde et le monoxyde d’azote – nuisent fortement à la productivité agricole. La réduction de cette pollution pourrait se traduire par une augmentation de 6 % à 25 % des rendements dans le monde.

En 2020, leurs émissions sont estimées à 651 000 tonnes uniquement pour la France, dont 56 % attribués au transport routier

Les oxydes d’azote, ou NOx (nitrogen oxydes, en anglais), figurent parmi les polluants atmosphériques les plus répandus au monde. En 2020, leurs émissions sont estimées à 651 000 tonnes uniquement pour la France, dont 56 % attribués au transport routier. Les activités industrielles contribuent également à la production de ce polluant, lors de combustions à haute chaleur. L’exposition à ces polluants peut être à l’origine de problèmes de santé, notamment respiratoires. Sur le plan environnemental, l’oxydation du monoxyde d’azote contribue également au phénomène des pluies acides.

Mais jusqu’ici, peu d’études avaient été menées sur les conséquences de l’exposition aux oxydes d’azote sur le rendement des cultures. Les données sur la qualité de l’air restent, en effet, rares dans les zones agricoles. Seules quelques observations en conditions cliniques avaient été réalisées et supposaient déjà un effet négatif des NOx sur les cultures. Dans le cadre de cette étude, de nouvelles données satellites ont permis d’étudier, pour la première fois en conditions réelles, la relation entre rendements agricoles et exposition aux oxydes d’azote. Une « corrélation négative persistante entre le dioxyde d’azote et la taille des cultures observées » a ainsi été mise en lumière. Cinq zones géographiques ont ainsi été étudiées : l’Europe occidentale, les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, la Chine et l’Inde.

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Formation d’ozone, interaction avec d’autres éléments

Comme pour les humains, les oxydes d’azote sont des composés chimiques particulièrement toxiques pour les plantes. « L’exposition aux oxydes d’azote peut ainsi provoquer des détériorations des cultures sur le plan chimique », explique Jennifer Burney, l’une des chercheuses de l’université de Stanford, qui a participé à l’étude. Mais l’effet des oxydes d’azote sur les rendements agricoles peut aussi être indirect.

L’interaction des oxydes d’azote avec des éléments comme l’ammoniac ou le dioxyde de soufre peut entraîner la formation d’aérosols

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