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« Sondages de l’Élysée » : le parquet national financier demande un procès pour Claude Guéant et d’anciens proches de Nicolas Sarkozy

Le parquet national financier demande un procès pour favoritisme pour l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant et plusieurs anciens proches de Nicolas Sarkozy révèle lundi France Inter. 

Le parquet national financier a demandé le renvoi en correctionnelle de dix personnes dans l’affaire des « sondages de l’Élysée », a révélé lundi 12 novembre France Inter. Il s’agit des sondages et des conseils commandés par le palais présidentiel sans appels d’offre, entre 2007 et 2011, pour près de sept millions d’euros, pendant le mandat de Nicolas Sarkozy.

Parmi la dizaine de personnes concernées, il y a Claude Guéant, l’ancien secrétaire général, Emmanuelle Mignon, l’ancienne directrice de cabinet et de Patrick Buisson, l’homme qui analysait l’opinion pour Nicolas Sarkozy, avant d’enregistrer des réunions à son insu.  

La Cour des comptes avait dès 2009 dénoncé ces contrats passés sans appels d’offres pour des sondages ou des conseils rapporte France Inter. L’association de lutte contre la corruption Anticor avait dû ensuite batailler pour que la justice puisse enquêter. Le parquet de Paris avait d’abord classé l’affaire en 2010. L’instruction, ouverte en 2011, pourrait bien déboucher sur un procès, si les juges d’instruction suivent les réquisitions du parquet national financier datées du 6 novembre. 

Claude Guéant est considéré comme le « principal décisionnaire », même si lui-même a souligné qu’il appliquait les décisions de Nicolas Sarkozy, protégé par l’immunité présidentielle, explique nos confrères de France Inter. Le PNF reconnait que l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon « a été la première à s’interroger » mais elle va tout de même signer la convention avec la société de Patrick Buisson. Elle « a finalement privilégié l’exercice de soumission à une pratique illégale dont elle n’ignorait pas le caractère opaque », explique le réquisitoire révélé par France Inter. 

La qualification de « détournement de fonds publics par négligence » se rajoute pour Claude Guéant et Emmanuelle Mignon. Cela vise spécifiquement les contrats passés avec les sociétés de Patrick Buisson. Outre sa rémunération pour ses conseils, l’ancien journaliste de Minute et patron de la chaîne Histoire (groupe TF1), parfois qualifié d’« hémisphère droit du président », faisait des marges qualifiées d’« exorbitantes » (65 ou 71%) sur la vente à l’Élysée de sondages qu’il sous-traitait à des instituts. Si les juges d’instruction suivent ces réquisitions, Patrick Buisson sera renvoyé en correctionnelle pour détournement de fonds publics, recel de favoritisme et abus de biens sociaux, pour près de 180 000 euros. Les enquêteurs avaient aussi découvert qu’il faisait ses courses avec la trésorerie de ses sociétés.


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