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Ce que l’on sait du haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d’espionnage au profit de la Corée du Nord

Benoît Quennedey a été interpellé dimanche soir et placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure.

L’affaire pourrait inspirer les scénaristes du Bureau des légendes. Un haut fonctionnaire du Sénat, Benoît Quennedey, a été arrêté par les services de renseignement pour des soupçons d’espionnage au profit de la Corée du Nord. Il a été interpellé dimanche 25 novembre et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « recueil et livraison d’informations à une puissance étrangère susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », a appris franceinfo de source judiciaire, confirmant une information de l’émission « Quotidien » sur TMC. Qui est ce cadre du Sénat ? Que lui reproche-t-on ? Voici ce que l’on sait de cette affaire. 

Qui est Benoît Quennedey ? 

Selon le site du Sénat, Benoît Quennedey est un des administrateurs de la Direction de l’architecture, du patrimoine et des jardins de la chambre haute du Parlement, en charge de la division administrative et financière. C’est un ancien diplômé de l’ENA. Comme il l’indique sur son compte Twitter, il a également été secrétaire national du Parti radical de gauche (PRG). 

Quelles sont ses relations avec la Corée du Nord ? 

Benoît Quennedey a consacré plusieurs travaux à la Corée du Nord. Président de l’Association d’amitié franco-coréenne, il a voyagé à de multiples reprises dans l’ensemble de la péninsule coréenne depuis 2005, selon le site des éditions Delga, qui ont publié son ouvrage La Corée du Nord, cette inconnue. Dans une interview repérée par « Quotidien », il affirme s’être rendu sept fois en Corée du Nord et salue plusieurs aspects du régime : « Il n’y a pas de chômage et pas de papiers par terre. »

En 2013, il a également signé un essai sur l’économie du régime de Pyongyang intitulé L’Economie de la Corée du Nord. Naissance d’un nouveau dragon asiatique ? (Ed. Les Indes Savantes).

Fin janvier 2017, dans une vidéo sur YouTube, il prenait parti pour la Corée du Nord face à sa rivale, la Corée du Sud.

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Interrogé en août 2018 sur la chaîne RT France, émanation de la chaîne russe Russia Today, Benoît Quennedey, alors présenté comme « expert en relations internationales », avait salué le réchauffement des relations entre la Corée du Nord et les États-Unis, après l’annonce par Washington de la suspension de ses opérations militaires en Corée du Sud. « On crée les conditions de la confiance pour engager le dialogue sur une bonne voie », déclarait-il, selon une vidéo postée sur YouTube.

Que lui reproche-t-on ?  

Selon les informations de France 2, Benoît Quennedey est dans le viseur des services de renseignement depuis un an. L’enquête a été judiciarisée au printemps, avec la nomination d’une juge d’instruction. Il est soupçonné de faire du lobbying auprès d’élus en faveur du régime nord-coréen et de transmettre à Pyongyang des informations en tout genre liées aux actualités du Sénat. S’il ne s’agit pas de secrets d’Etat, les services de renseignement et la juge ont tout de même décidé de l’interpeller et de mener des perquisitions à son domicile et à son bureau au palais du Luxembourg.

Les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) l’interrogent actuellement sur ses relations avec la Corée du Nord, même s’ils en savent déjà beaucoup puisque Benoît Quennedey était démasqué depuis un an déjà.


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