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L’Opéra de Paris annule deux importants concerts pour « raisons économiques »

L’opéra de Paris, fragilisé par la crise sanitaire, a annoncé l’annulation de deux concerts qui devaient avoir lieu à Londres et à Vienne en avril.

L’Opéra national de Paris a annulé jeudi deux importants concerts de son orchestre que le maestro superstar Gustavo Dudamel devait diriger à Londres et à Vienne en avril, invoquant des raisons d’ordre économique.

La prestigieuse institution, qui avait annoncé ces concerts en août, a précisé dans un communiqué qu’elle se voyait « contraint(e) de renoncer aux concerts de l’Orchestre prévus au Musikverein de Vienne et au Barbican à Londres les 14 et 22 avril 2023, les modalités d’organisation de tournées n’étant pas compatibles avec l’équilibre économique recherché ».

L’orchestre devait se produire pour la première fois de son histoire sur la scène du Barbican et l’Opéra regrette « ce rendez-vous manqué avec un public nouveau qui s’annonçait riche de promesses ». L’Opéra rappelle « le modèle économique fragile et contraint des tournées tout en réaffirmant son souhait de faire rayonner ses talents au-delà des frontières ».

Sur le site du Centre Barbican, la prestigieuse salle a également exprimé ses regrets, invoquant des « facteurs qui font que les tournées représentent actuellement un défi financier pour (l’Opéra) ».

L’Opéra de Paris avait perdu 175 millions de chiffre d’affaires sur 2020-2022 en raison de la crise sanitaire. Malgré des économies de 70 millions d’euros et une aide exceptionnelle de 86 millions d’euros de la part de l’Etat, près de 20 millions d’euros restent à sa charge, selon des chiffres datant de mars 2022.

Avant la pandémie, l’Opéra avait été également secoué par une grève historique en 2019 sur la réforme des régimes spéciaux (il est, avec la Comédie-Française, épargné par la réforme des retraites présentée récemment par le gouvernement).

En mars 2022, son directeur général Alexander Neef indiquait à l’AFP que l’institution visait « un retour progressif à l’équilibre d’ici trois ans au plus tôt », grâce à une reconquête des publics — qui reste difficile pour l’ensemble des salles de spectacle vivant — le développement des ressources propres, la diminution des coûts de production et une maîtrise des charges internes.

De 2010 à 2020, la subvention de l’Etat a baissé de 13% et représente 95,3 millions d’euros par an, soit 43% des ressources totales selon des chiffres de 2019.


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