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Ca se passe en Europe : Gênes réclame 247 ans de loyers à la Reine d’Angleterre

Retard de loyers pour Elzabeth II… La Reine d’Angleterre risque de recevoir à Buckingham Palace une lettre de réclamation formulée en ces termes : « Your Majesty, I regret to inform you that from my books it looks like you did’nt pay for the last 247 years… » L’auteur en est l’actuel maire de Gênes, élu il y a un an à la tête d’une municipalité endettée.

En voyage le mois dernier à Londres pour explorer les possibilités que le Brexit pourrait offrir aux entreprises de sa ville, il a eu, au cours d’une réception, une idée pour remplir ses caisses bien vides. L’Union Jack, le drapeau britannique, est composé des différentes bannières des nations qui forment le Royaume-Uni.

Il combine ainsi la croix de Saint-André pour l’Ecosse, celle de Saint-Patrick pour l’Irlande, et celle de Saint-Georges pour l’Angleterre, une croix rouge sur fond blanc, également adoptée par les Croisés mais avant tout il y a bien longtemps par la République maritime de Gênes. Les origines du potentiel litige remontent en effet au Moyen-Âge.

Richard Coeur de Lion s’en mêle

En 1097, le Gênois Guillaume Embriaco, surnommé « Tête de marteau », participe à la première croisade. Les navires de la République maritime, dont il est issu, sillonnent la Méditerranée, faisant rayonner son commerce et frémir les pirates. Un siècle plus tard, selon la tradition, Richard Coeur de Lion, autre grand Croisé, obtient en 1190 le privilège que ses propres bateaux battent le même pavillon contre le paiement d’un loyer annuel à verser au doge de Gênes.

S’il ne reste aucune preuve historique de l’accord, qui au fil des ans n’a plus été respecté, celles des relations commerciales étroites entre Anglais et Génois sont nombreuses. En 1277, la Croix de Saint-Georges, symbole du port italien, devient officiellement celui d’Albion.

Traditionnel sens du commerce

Marco Bucci, lointain héritier du doge, entend désormais faire valoir ces droits. « Après consultation des registres de nos archives, les retards de paiement sont de 247 annuités, estime-t-il en souriant. Réclamer à la Reine de solder ses dettes serait une des plus grandes opérations marketing que nous pourrions faire. » Les Gênois, respectés pour leur traditionnel sens du commerce et moqués pour leur légendaire radinerie, confirmeraient ainsi leur réputation.

D’autres gains potentiels s’offrent à eux puisqu’une réclamation similaire pourrait être soumise aux villes de Milan et de Barcelone. Ainsi qu’à la Géorgie, dont les drapeaux sont ornés eux aussi de la Croix de Saint-Georges.


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